Ottawa (awp/afp) - Le Canada a créé 64.000 emplois en septembre, surpassant les attentes des analystes, tandis que le taux de chômage est resté inchangé à 5,5% pour un troisième mois consécutif, a rapporté Statistique Canada vendredi.

"La tendance à la hausse de l'emploi se poursuit dans le contexte du plus haut taux de croissance de la population depuis 1957", a relevé l'institut dans un communiqué.

Le Canada a franchi au début de l'été la barre des 40 millions d'habitants, affichant le mois dernier un taux d'emploi de 62%.

La croissance de l'emploi s'est notamment concentrée dans le travail à temps partiel qui, depuis le début de l'année, "a dépassé la croissance du travail à temps plein".

Il a augmenté chez les femmes et les hommes de 25 à 54 ans mais a diminué chez les Autochtones, reflétant "les répercussions historiques et persistantes de la colonisation" et d'autres facteurs (éducation, inégalités face à l'emploi), remarque Statistique Canada.

La plus forte hausse d'embauches a été enregistrée dans le secteur de l'enseignement (+66.000), compensant une baisse inhabituelle en août.

Cette donnée est toutefois influencée par de "légères fluctuations dans le moment où les contrats pour l'année scolaire commencent et se terminent", ce qui la rend volatile.

Par conséquent, les chiffes de septembre "sont plus mitigés que ne le laissaient supposer les gros titres", souligne Nathan Janzen de la Banque Royale du Canada.

De son côté, le nombre de personnes employées dans le secteur du transport et de l'entreposage a continué d'augmenter depuis janvier (+82.000), participant à "plus du tiers de la croissance nette de l'emploi observée dans l'ensemble des secteurs", note Statistique Canada.

Sur un an, le salaire horaire moyen a augmenté de 5% pour atteindre 34,01 dollars canadiens (23,62 euros), un "rythme toujours incompatible avec l'objectif d'inflation de 2% de la Banque du Canada", précise Royce Mendes, analyste à la banque Desjardins, qui ne prédit pas de nouvelle hausse du taux directeur pour autant.

Les hausses salariales ne sont pas vues d'un bon oeil par les banques centrales, qui y voient un obstacle à leur objectif de baisse de l'inflation, qui atteignait 4% en août, après un sommet de 8,1% en juin 2022.

Début septembre, la banque centrale a annoncé le maintien de son taux directeur à 5% après l'avoir haussé onze fois en un an et demi.

afp/rp