(Actualisé avec départ de Puigdemont pour la Belgique)

HELSINKI/BARCELONE, 24 mars (Reuters) - L'ex-président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, qui risquait d'être arrêté en Finlande en vertu d'un mandat international émis par l'Espagne, a quitté Helsinki vendredi pour Bruxelles, où il vit en exil volontaire, a annoncé un député finlandais.

Le dirigeant catalan est rentré en Belgique avec l'intention de coopérer avec les autorités locales et de contester le mandat d'extradition espagnol, a précisé Mikko Kärnä, qui a accueilli Puigdemont pendant son séjour de deux jours en Finlande.

Puigdemont était arrivé à Helsinki jeudi pour y rencontrer des députés et participer à une conférence.

S'il regagnait l'Espagne, Carles Puigdemont serait passible d'une peine allant jusqu'à 25 ans de prison pour rébellion et sédition pour son rôle dans l'organisation d'un référendum sur la sécession de la Catalogne l'an dernier.

Les autorités finlandaises avaient confirmé plus tôt dans la journée avoir reçu le mandat d'arrêt et demandé un complément d'information aux autorités espagnoles avant de prendre une décision.

Dans une interview à la station Catalunya Radio, l'avocat de Puigdemont, Jaume Alonso-Cuevillas, avait indiqué pour sa part que son client se présenterait à la police finlandaise.

Puigdemont s'est exilé en Belgique à la fin de l'année dernière, peu après la proclamation symbolique de l'indépendance par le parlement catalan et la reprise en main de la région par le pouvoir central espagnol.

Vendredi, un juge du Tribunal suprême, la plus haute instance judiciaire d'Espagne, a décidé que 25 dirigeants séparatistes catalans, dont Carles Puigdemont, devaient être traduits dans la justice pour rébellion, détournement de fonds et désobéissance à l'Etat espagnol.

Sur ce nombre, cinq ont été placés vendredi en détention préventive, parmi lesquels Jordi Turull, proche allié de Carles Puigdemont, qui devait être candidat à un deuxième vote, ce samedi au parlement catalan, lequel a la charge d'élire le nouveau président de la Généralité.

La décision de justice signifie que le vote sur la candidature de Turull ne peut avoir lieu, la présence de celui-ci étant obligatoire.

Le président du parlement catalan, Roger Torrent, a dit néanmoins vendredi qu'il maintenait la session et il a lu une déclaration de soutien aux chefs de file du camp indépendantiste, malgré l'opposition des partis unionistes catalans. (Sam Edwards et Jussi Rosendahl; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)