par Michelle Nichols

NATIONS UNIES, 9 août (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies débat d'un projet de résolution destiné à lutter contre l'Etat islamique (EI) en tarissant ses ressources financières, en bloquant l'afflux de combattants étrangers et en menaçant de sanctions ceux qui lui apportent un soutien.

Les djihadistes sunnites de l'EI (anciennement Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL) contrôlent un tiers du territoire syrien et se sont emparés de larges pans de l'Irak depuis début juin.

Leur progression a amené vendredi les Etats-Unis à procéder à leurs premières frappes aériennes dans la région depuis le retrait des forces américaines d'Irak en 2011.

Rédigé par la Grande-Bretagne, le projet de résolution, que Reuters a pu consulter, condamne les échanges directs et indirects avec l'Etat islamique et le Front al Nosra, la branche d'Al Qaïda en Syrie, et menace de sanctions ceux qui violent ces dispositions. Il exhorte les gouvernements à fournir les noms des individus ou des entités soupçonnés de soutenir ces organisations.

Ce texte, que les 15 membres du Conseil de sécurité ont examiné pour la première fois vendredi, désigne les dirigeants de l'EI à frapper de sanctions internationales, par un gel de leurs avoirs et des interdictions de visas.

Cette résolution, placée sous le chapitre VII de la charte des Nations unies, pourrait être adoptée dans le courant de la semaine, a dit Mark Lyall Grant, représentant permanent de la Grande-Bretagne à l'Onu.

D'après des diplomates onusiens, le Conseil de sécurité paraît uni face aux djihadistes qui menacent l'unité de l'Irak.

Le chapitre VII de la charte de l'Onu confère au conseil l'autorité pour faire appliquer ses décisions, y compris par la force. Le texte britannique ne comporte toutefois pas de mandat pour une utilisation de la force contre les djihadistes.

Le projet de résolution "invite tous les Etats membres à prendre des mesures nationales pour interrompre le flot de combattants terroristes étrangers à destination de l'EIIL, de l'ANF (Front al Nosra) et d'autres individus, groupes, associations et entités associés à Al Qaïda".

Des experts de l'Onu seraient chargés de fournir un rapport "dans un délai de 90 jours sur la menace représentée par l'EIIL, ses sources d'armement et de financement, et formuler des recommandations en matière d'action supplémentaire pour faire face à cette menace". (Bertrand Boucey pour le service français)