(Actualisé avec appel à la démission visant le directeur du FBI)

par Bernie Woodall et Zachary Fagenson

PARKLAND, Floride, 16 février (Reuters) - Le FBI a reconnu vendredi ne pas avoir traité à sa juste valeur un renseignement obtenu début janvier sur la dangerosité du jeune de 19 ans qui a tué 17 personnes dans un lycée de Parkland, en Floride.

Une personne proche de l'accusé Nikolas Cruz a téléphoné au FBI le 5 janvier pour signaler que le jeune homme possédait des armes à feu et s'inquiéter de ses déclarations sur les réseaux sociaux.

"Le correspondant a communiqué des renseignements sur les armes en possession de Cruz, il a évoqué son envie de tuer des gens, a signalé son comportement imprévisible, certains messages troublants sur les réseaux sociaux, et le risque qu'il commette une tuerie dans une école", a déclaré le FBI dans un communiqué.

"En vertu des protocoles en vigueur, l'information fournie par le correspondant aurait dû être traitée en tant que menace potentielle pour des vies", a ajouté le FBI.

"L'information aurait dû alors être transmise aux bureaux de Miami du FBI, où des investigations auraient dû être menées. Nous avons établi que ces protocoles-là n'avaient pas été suivis", lit-on dans le communiqué du FBI.

L'informateur qui a appelé le 5 janvier ne semble pas avoir de lien avec un autre renseignement obtenu en septembre par le FBI à propos d'un message mis en ligne par une personne disant s'appeler Nikolas Cruz et disant: "Je vais être un tireur professionnel dans une école".

Le FBI a reconnu avoir obtenu ce renseignement lui aussi mais ne pas avoir fait le lien avec Cruz, qui a été arrêté après la tuerie et est accusé de l'avoir commise, mercredi, avec un fusil d'assaut de type AR-15.

A Washington, l'Attorney General (ministre de la Justice) Jeff Sessions a annoncé vendredi avoir ordonné sans attendre un réexamen de la façon dont le département de la Justice et le FBI répondent aux avertissements sur de possibles de violences comme la tuerie de Floride.

Quant au gouverneur de Floride, Rick Scott, il a estimé que le directeur du FBI, Christopher Wray, devrait démissionner du fait de cette négligence. "L'absence de mesures prises par le FBI contre le tueur est inacceptable", a-t-il dit.

D'autres républicains, comme le sénateur de Floride Marco Rubio, ont également vivement critiqué le FBI.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Parkland, jeudi soir, pour une veillée en hommage aux victimes du massacre. Plusieurs orateurs ont demandé un renforcement des mesures de contrôle des armes à feu, qui sont en vente libre aux Etats-Unis, et ils ont été très applaudis. () (Bernie Woodall et Zachary Fagenson en Floride, Susan Heavy et Justin Mitchell à Washington Eric Faye pour le service français)