ABIDJAN, 15 septembre (Reuters) - Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, s'est retiré dimanche de la commission électorale de Côte d'Ivoire, donnant un coup d'arrêt aux négociations engagées ces derniers mois pour sa réintégration dans le jeu politique avant la présidentielle de 2015.

Le FPI a boycotté les élections législatives de 2011 et les élections municipales de 2013, mais il avait accepté d'envoyer des représentants à la Commission électorale indépendante (CEI), à l'issue de contacts avec le président Alassane Ouattara.

Lors d'une réunion dimanche, la direction du parti est revenue sur cette décision, estimant que le camp présidentiel était surreprésenté au sein de la CEI.

"Nous restons ouverts à des négociations", a toutefois déclaré Franck Bamba, membre du département de la communication du FPI.

"Nous demandons au gouvernement de garder au chaud le siège du FPI à la CEI", a dit pour sa part Joël N'Guessan, porte-parole du Rassemblement des Républicains de Côte d'Ivoire, le parti d'Alassane Ouattara. "Nous sommes convaincus qu'ils rejoindront le groupe une fois que les passions se seront apaisées."

Laurent Gbagbo a refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010, ce qui a provoqué une brève guerre civile qui a fait environ 3.000 morts. L'ex-président est poursuivi par la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes contre l'humanité.

La participation du FPI à la présidentielle de 2015 est jugée cruciale pour la crédibilité du scrutin et la stabilisation d'un pays toujours divisé.

(Joe Bavier; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)