TORONTO, 22 avril (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept pays les plus industrialisés réunis dimanche à Toronto pour préparer le sommet du G7 en juin ont notamment discuté des moyens de faire pression sur la Russie pour l'amener à se montrer plus coopérative en Ukraine et en Syrie.

Il s'agit de la première réunion à haut niveau des alliés depuis que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont lancé des frappes militaires de représailles en Syrie après l'attaque chimique présumée à Douma le 7 avril. La réunion s'achèvera lundi.

La délégation américaine a aussi fait figurer sur la liste de ses priorités les activités "déstabilisatrices" de l'Iran au Proche-Orient et la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Mais c'est la Russie qui concentre l'attention du G7, qui a condamné la semaine dernière l'attaque à l'agent neurotoxique contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal, imputée par le gouvernement britannique à Moscou.

La Russie a démenti toute responsabilité mais cette affaire est venue s'ajouter aux sources de tensions entre les deux blocs qui vont de l'annexion de la Crimée à l'implication de Moscou dans le conflit dans l'est de l'Ukraine, son soutien au régime syrien ou sa volonté d'influencer les processus électoraux aux Etats-Unis et en Europe.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, a d'ailleurs participé à certaines discussions à Toronto, où il s'est notamment entretenu avec le secrétaire d'Etat américain par intérim, John Sullivan.

Les ministres ne vont pas discuter pendant cette réunion d'éventuelles nouvelles sanctions visant la Russie car les membres de l'Union européenne - France, Allemagne et Grande-Bretagne - ne peuvent pas prendre de décision en la matière sans l'aval de leurs partenaires, ont dit deux diplomates au fait des échanges.

Ils vont en revanche évoquer les derniers développements de l'accord sur le nucléaire iranien, que le président américain Donald Trump menace toujours de remettre en cause, ce qui ne manquerait pas selon son homologue iranien Hassan Rohani de provoquer une réponse "attendue et inattendue" de Téhéran.

"Notre objectif est de créer les conditions pour que l'accord de Vienne sur le nucléaire (iranien) soit maintenu et que les Etats-Unis restent engagés", a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

(Sabine Siebold et Lesley Wroughton Tangi Salaün pour le service français)