GENEVE, 16 avril (Reuters) - Les violences entre communautés en République centrafricaine sont en train de déchirer le pays mais le conflit n'attire ni l'attention, ni l'argent nécessaires pour sauver un grand nombre de vies, a déploré mercredi le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres.

Près de 200.000 habitants ont fui le pays depuis décembre et 160.000 devraient encore partir cette année. Le HCR dit dépenser trois fois plus que ce qu'il engrange comme nouveaux fonds.

"Nous sommes en effet en difficulté", a reconnu Antonio Guterres devant des diplomates en lançant un appel aux dons à hauteur de 274 millions de dollars.

"A l'évidence, il n'y aura pas moyen de tenir ainsi jusqu'à la fin de l'année", a-t-il dit. "A un certain stade, nous serons tout simplement fauchés."

"Ce n'est pas une armée contre une armée, ce sont des gens qui font d'horribles choses à leurs voisins", a poursuivi Antonio Guterres à propos du conflit. Mais la crise n'a pas de répercussion majeure sur le plan économique ou stratégique, à l'exception des pays du voisinage immédiat, d'où la difficulté de mobiliser la communauté internationale, a-t-il relevé.

Les diplomates présents ont tous chaleureusement manifesté leur soutien aux efforts du HCR mais seul l'ambassadeur du Japon a promis une aide financière concrète. (Tom Miles; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)