TOKYO, 28 janvier (Reuters) - Le Japon a demandé de l'aide à la Jordanie pour la libération du journaliste Kenji Goto, détenu par l'Etat islamique, après la diffusion d'une vidéo disant qu'il pourrait être tué dans les 24 heures.

"Dites au gouvernement japonais de mettre toute sa pression politique sur la Jordanie", dit la voix dans la vidéo, qui s'adresse à la population japonaise. Elle dit que le journaliste de 47 ans sera tué, à moins que la Jordanie ne libère une femme, Sadjida al Richaoui, condamnée à mort pour des faits liés à des attentats.

La voix mentionne également le pilote jordanien Mouath al Kassaesbeh. Elle affirme qu'il a moins de temps à vivre que Kenji Goto.

La Jordanie tente d'authentifier la vidéo, a indiqué la télévision jordanienne, citant une source militaire.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a qualifié mercredi d'ignoble cette nouvelle vidéo et s'est dit "très en colère". Auparavant, au début de la réunion du conseil des ministres, il avait redit que le Japon demandait à la Jordanie de coopérer pour travailler à une libération rapide du journaliste.

Le Japon fait tout ce qu'il peut en collaboration avec la Jordanie pour assurer la libération des otages, a pour sa part déclaré le ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida mercredi matin aux journalistes, mais il s'est refusé à tout commentaire sur le contenu des discussions.

Le journaliste Kenji Goto a été enlevé fin octobre en Syrie. L'exécution d'un autre otage japonais, Haruna Yukawa, qui était détenu depuis août, a été annoncée par l'Etat islamique dans une précédente vidéo diffusée samedi.

Mouath al Kassaesbeh, pilote jordanien qui participait aux frappes de la coalition internationale contre l'Etat islamique, a été capturé lui après l'accident de son avion le 24 décembre dernier dans l'est de la Syrie. (Linda Sieg; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)