PARIS, 21 décembre (Reuters) - Le Liban souhaite recevoir rapidement les hélicoptères français prévus dans le cadre d'un contrat de livraisons d'armes visant à renforcer son armée face à la menace djihadiste, déclare le Premier ministre libanais dans une interview au Journal du Dimanche.

"Nous discutons encore pour que les hélicoptères soient livrés au début du programme et non à la fin pour que nous puissions utiliser au plus tôt les missiles contre les djihadistes dans la montagne", indique Tammam Salam.

"Daesh (ndlr, l'acronyme arabe de l'Etat islamique) est présent dans la région d'Ersal à la frontière libano-syrienne. S'il parvient à envahir le Liban, il imposera son extrémisme partout", ajoute-t-il.

Paris et Ryad ont signé début novembre un contrat de livraison d'armes françaises au Liban de trois milliards de dollars, financé intégralement par l'Arabie saoudite, pour aider Beyrouth à moderniser ses forces armées insuffisamment équipées face aux répercussions du conflit syrien et la menace djihadiste.

La première livraison d'armes et d'équipements est prévue pour le premier trimestre 2015 mais les hélicoptères ne seront livrés qu'en dernier, indiquait-on début novembre au ministère français de la Défense ( ).

Depuis le début du conflit syrien, le Liban est confronté à des tensions sur son territoire entre musulmans sunnites pro-rebelles et musulmans chiites proches du Hezbollah, allié du régime syrien de Bachar al Assad.

Le pays doit également faire face à des mouvements de combattants djihadistes à sa frontière. Une vingtaine de soldats libanais ont été enlevés début août après un assaut lancé par des islamistes contre la ville d'Ersal, dans la vallée de la Bekaa, près de la frontière syrienne.

Les bombardements aériens menés par des avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis sur l'Etat islamique et le Front al Nosra, la branche syrienne d'Al Qaïda, sont insuffisants, a une nouvelle fois estimé Tammam Salam.

"Pour les battre il faudrait aller au sol. Mais à ce stade, qui veut y aller?", a-t-il dit. (Marine Pennetier)