RABAT, 11 juin (Reuters) - Les autorités marocaines ont expulsé deux chercheurs d'Amnesty International accusés de s'être rendus dans le pays sans autorisation pour étudier le traitement des migrants et des demandeurs d'asile, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur.

Le Maroc a demandé à l'organisation de défense des droits de l'homme de suspendre ses recherches jusqu'à ce que les deux parties se soient mises d'accord, indique le communiqué du ministère de l'Intérieur.

Amnesty International a déclaré à Reuters que son équipe avait informé les autorités de son projet de visite et qu'elle avait reçu des assurances écrites et verbales qu'elle pouvait visiter le pays sans être tenue d'obtenir des autorisations préalables.

Les deux chercheurs ont été interrogés par la police séparément à Rabat et à Oujda avant d'être expulsés séparément, l'un à bord d'un avion pour Londres et l'autre via un vol pour Paris.

Ces expulsions semblent indiquer que les autorités marocaines "ont quelque chose à cacher", indique Amnesty.

Le Maroc étudie la possibilité d'accorder un statut à plusieurs milliers de migrants venus d'Afrique sub-saharienne. Selon les autorités, 27.000 migrants vivant au Maroc ont déposé un dossier et 18.000 d'entre eux, et notamment toutes les femmes et tous les enfants, se sont vus accorder un droit de séjour. (Aziz El Yaakoubi; Danielle Rouquié pour le service français)