L’avancée économique d’un pays se réalise souvent en corrélation avec la richesse de son sol ; le pétrole est un exemple notoire.

La Nouvelle Calédonie possède une histoire peu commune et son destin se trouve étroitement lié avec une autre matière première : le nickel. L’ile de l’océan pacifique est devenue, grâce au métal blanc, une terre de croissance (4% en moyenne sur les dix dernières années) avec un faible taux de chômage et des impôts peu élevés.

La réussite économique de la Nouvelle Calédonie arrive après un long combat du peuple Kanak qui a toujours voulu tirer partie de ses propres ressources. Les accords de Nouméa en 1989 ont créé la nouvelle donne permettant la prospérité de l’ile avec la possibilité pour les habitants historiques de l’archipel de partager l’exploitation de leur richesse en nickel avec des multinationales. Ces dernières apportèrent leur technologie, leurs compétences ainsi que des capitaux.

De grands groupes mondiaux (Vale, Xstrata et le français Eramet) purent être associés aux projets locaux d’exploitation des mines. Si le nickel coule dans les massifs de l’ile, il coule aussi dans les veines des calédoniens et fait partie de leur vie, de leur histoire et de leur destin.

La nouvelle Calédonie détient 16 % des réserves mondiales de nickel, grâce principalement à la nouvelle mine de Koniambo, considérée comme l’un des meilleurs gisements au monde et qui a donné sa première coulée en 2013.

Depuis 2002, l’archipel connaît une période faste grâce à l’envolée des cours, conséquence de l’explosion de la demande de métal en provenance de la Chine et d’Inde. Les ventes de nickel représentent 90 % des exportations globales et génèrent 30% du PIB local. De plus, le solide partenariat avec le métallurgiste coréen Posco lui procure un complément de visibilité. Les perspectives demeurent optimistes sur l‘évolution du prix du nickel ; ce dernier sert essentiellement (60%) pour la fabrication d’aciers inoxydables et rentre dans la composition de quelques 3000 alliages.

Les cours bénéficient depuis le début d’année du blocage des exportations de l’Indonésie au moins jusqu’en juillet, date des prochaines élections présidentielles dans le pays. Cette réduction brutale de l’offre a eu pour effet de faire exploser les cours du métal blanc (+40 % depuis le début de l’année après un exercice 2013 en baisse de 18%).

La volonté de tout un peuple ne suffira pas à elle seule pour générer la poursuite de l’expansion économique qui pourra éventuellement déboucher sur l’indépendance (avant 2018). Encore faudra t-il que les cours du nickel s’orientent dans un schéma de hausse avec un minimum de volatilité. …Mais une partie de l’Asie pourrait en décider autrement !