Le produit intérieur brut s'est contracté de 0,2% en avril-juin par rapport aux trois premiers mois de l'année en données corrigées des variations saisonnières, a annoncé lundi l'Office fédéral de la statistique en confirmant son estimation préliminaire communiquée le 14 août.

Cette mauvaise performance complique la donne dans la zone euro, où la France a enregistré une croissance nulle sur la même période tandis que l'Italie retombait en récession.

"La contraction du deuxième trimestre est surtout une réaction à la vigueur du premier trimestre et je pense donc qu'on pourra renouer avec une croissance modérée au troisième (...) mais c'est vrai que les facteurs d'incertitude ne manquent pas actuellement", commente Thilo Heidrich, économiste chez Postbank, en faisant allusion aux tensions entre Moscou et les pays occidentaux à propos de l'Ukraine.

Le détail de la statistique montre que l'investissement a baissé de 2,3% globalement au deuxième trimestre et de 4,2% dans le BTP, secteur où l'activité avait été inhabituellement élevée en début d'année à la faveur de conditions météorologiques clémentes.

Les dépenses d'équipement ont, elles, reflué de 0,4%, un recul que l'économiste de Postbank impute en partie à la crise ukrainienne et aux sanctions imposées par l'Union européenne à la Russie.

Le commerce extérieur, traditionnel moteur de l'économie allemande, a retiré 0,2 point de pourcentage à la croissance alors que la consommation privée et les variations de stocks ont eu des contributions positives.

"La demande intérieure sera le principal soutien de la croissance cette année et il est possible que les exportations souffrent encore un peu plus de la crise ukrainienne et des sanctions", relève Thilo Heidrich.

Le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel anticipe une reprise de la croissance au deuxième semestre mais certains économistes sont plus prudents du fait des incertitudes géopolitiques. L'institut Ifo, bien connu pour son indice du climat des affaires, estime ainsi que la croissance sera "proche de zéro" au troisième trimestre et l'institut DIW a mis en garde contre le risque d'une récession, définie par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.

Au premier trimestre, l'Allemagne avait enregistré une croissance de 0,7%.

Sur un an, la croissance a été de 0,8% en avril-juin après +2,5% en janvier-mars.

Les indicateurs les plus récents se sont révélés contrastés, avec une dégradation du climat des affaires et du sentiment des investisseurs mais une amélioration, certes modeste, de la production et des exportations.

(Michelle Martin, Véronique Tison pour le service français)