LONDRES, 30 novembre (Reuters) - David Cameron a annoncé que le débat parlementaire sur des frappes aériennes britanniques en Syrie aurait lieu mercredi, rapporte la chaîne de télévision Sky News lundi soir.

La décision du Premier ministre conservateur suit de quelques heures le choix pris par la direction du parti d'opposition travailliste de ne donner aucune consigne de vote et de laisser au contraire ses élus voter en conscience.

Convaincu de devoir s'associer à une "grande coalition" contre l'EI, Cameron est favorable à des frappes britanniques contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie, et plus seulement en Irak comme c'est le cas actuellement. Mais il a besoin du feu vert de la Chambre des Communes. Les conservateurs ne détenant qu'une petite majorité aux Communes, le chef du gouvernement britannique espère que les élus d'autres partis valideront cette décision.

Son ministre des Affaires étrangères, Philip Hammond, s'est dit convaincu que le projet réunirait une majorité d'élus aux Communes.

"J'ai confiance dans le fait que lorsque nous soumettrons ce sujet à un vote au parlement, nous verrons une majorité de parlementaires le soutenir", a dit le secrétaire au Foreign Office à l'issue d'un entretien avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.

D'après un haut responsable du Labour, une majorité d'élus travaillistes devraient cependant suivre leur dirigeant, Jeremy Corbyn, dans son opposition à des frappes britanniques à défaut d'un mandat "clair et sans ambiguïté" des Nations unies.

"Une majorité de parlementaires du Labour voteront contre, même sans consignes de vote. Si Cameron était en quête d'un consensus en soutien à cette guerre, il ne l'aura certainement pas", a-t-il dit.

A l'été 2013, le dirigeant conservateur avait essuyé un revers cuisant lorsque les Communes avaient refusé que la Grande-Bretagne ne déclenche des frappes aériennes contre les forces du président syrien Bachar al Assad, accusé d'avoir gazé la population dans la plaine de la Ghouta orientale, près de Damas.

A l'époque, le Labour n'avait pas laissé ses élus libres de voter à leur guise.

La direction du Parti travailliste, qui a sondé ses adhérents, a affirmé lundi dans la matinée que trois quarts de ses membres étaient opposés à des frappes aériennes britanniques en Syrie. (voir ) (Elizabeth Piper et William James; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)