Depuis, aidé par un contexte économique mondial fragilisé (ralentissement de l'économie chinoise, le Japon qui sort de 30 ans de quantitative easing sans croissance à la clé, déflation qui pointe son nez en Amérique, fragilité du secteur bancaire en Europe), couplé à une forte baisse du cours de l’or noir, une surchauffe du secteur immobilier mondial… il n’en fallait pas plus pour ressortir du placard les valeurs sûres dites « refuge » que sont l’or (+16% depuis le début d’année 2016) ou encore momentanément le Yen (+7% depuis le 1er janvier).





Un indice dédié aux métaux précieux qui retrouve des couleurs :

Parmi tous les indices de références qui affichent tous des performances négatives à deux chiffres en 6 semaines de bourses, certains indices sectorisés sortent leur épingle du jeu. Ainsi en est-il de l’indice Philadelphia Stock Exchange Gold and Silver Index. Cet indice est avec le Nyse Arca Gold Bugs Index, l’un des deux indices de référence sur l’or les plus suivis sur le marché.

Cet indice affiche désormais une performance de +32% depuis le 1er janvier. Tout pays et secteur confondu, il s’agit ni plus ni moins de l’indice qui affiche la meilleure performance à l’heure actuelle tout secteur confondus.


Comparaison de l’évolution du MSCI world Index (blanc) et de l’indice Philadelphia G&S (jaune).




Corrélation de l’indice avec ses sous-jacents : l’or et l’argent

Le graphique ci-dessous permet de distinguer la corrélation entre l’indice Philadelphia, regroupant les majors du secteur aurifère avec deux de ses principaux métaux précieux : l’or et l’argent. La valeur de ces matières premières joue fortement sur les réserves et ressources, c'est-à-dire les actifs de ces sociétés d’où une corrélation très marquée.

Deux décrochages de l’indice peuvent toutefois être notés entrainant une décorrélation entre les sociétés aurifères et les métaux précieux. Tout d’abord en juillet 2015, la cause étant les menaces de grèves engagées par les syndicats de mineurs dans divers mines d’Afrique du Sud ou encore au Mali pour l’obtention d’augmentations salariales.  Et en décembre dernier, le secteur minier a été victime d’une surabondance de l’offre couplée à une baisse significative de la demande chinoise.







Performances des sociétés composant l’indice :

L’indice Philadelphia Silver & Gold regroupe tous les leaders dans le domaine des mines d’or et d’argent. Initié sur une base de 100 à l’origine en 1979, cet indice regroupe les 30 principaux intervenants de ce secteur. Les mastodontes sont des sociétés comme : Barrick Gold doté d’une capitalisation boursière de 12 milliards de dollars, Newmont Mining ou encore Goldcorp.


Graphique des performances des sociétés de cet indice depuis le début d’année 2016.


Sur 30 sociétés, seules quatre sociétés accusent une performance négative depuis le 1er janvier. La société Harmony Gold Mining, meilleure performeuse 2016 pour le moment, explore et extrait de l’or en Afrique du Sud et en Papouasie Nouvelle Guinée. Avec une capitalisation de 1,1 milliard de dollar, la société profite à plein régime du retour en grâce de l’or jaune puisqu’elle affiche une performance de +182% depuis le début d’année, lui permettant ainsi de revenir à l’équilibre sur un an glissant après une année 2015 très mauvaise (voir graphique ci-dessous en vue mensuelle).





Autre exemple : La société Randgold Resources a produit plus d’1 million d’once d’or en 2015. Ce groupe exploite principalement 5 mines implantées au Mali (60% de son chiffre d’affaires), Côte d’Ivoire (20%) et République Démocratique de Congo (20%). La société vient de publier des résultats encourageant avec un bénéfice net annuel supérieur aux attentes portées notamment par une fin d’exercice solide. Son bénéfice net par action est ressorti à 2.03 dollars pour un consensus établi à 1.95 dollar. Ces performances ont, par ailleurs, permis à Randgold Resources de majorer son dividende 2015 de 10% à 66 cents par action.

Graphiquement, en données mensuelles et avec l’indicateur Ichimoku, il apparaît que la tendance de fond sur cette valeur reste baissière tant que les prix naviguent sous le nuage bleu épais. La pentification des moyennes mobiles (bleue claire, rose et violette) reste également négative. Un fort rebond s’est néanmoins mis en place fin 2015 à 0.59 dollar pour revenir sur les 2.6 dollars. La Chinkou Span (ligne jaune retardée) bute actuellement sur les prix. Un franchissement de ces derniers pourrait initier une nouvelle progression de la valeur vers sa moyenne mobile à 50 mois (ligne rose) autour des 4.5 dollars.
 
A noter que le titre, également coté sur la place londonienne (voir graphique ci-dessous), figure en tête des meilleurs performances actuelles sur le Footsie à +31%. D’autre part, il convient de préciser également que les notations Surperformance tant en positionnement trading qu’investisseur, font ressortir cette valeur avec de bonnes perspectives de croissance et de rentabilité.





Perspectives 2016 :

Longtemps mis au ban des investissements rentables en termes de performance, la tendance semble s’inverser depuis plusieurs semaines. Il sera judicieux pour les investisseurs de garder une œil sur cet indice et ses composantes qui pourrait apporter de belles opportunités en cette année 2016. En effet, ces sociétés pourraient bénéficier durant l’année d’un vif regain d’intérêt notamment avec la perspective d’un retardement de hausse des taux aux Etats-Unis au regard de la faiblesse de son économie. La période d'incertitude qui pourrait accompagner un potentiel Brexit en juin ainsi que les élections américaines en novembre pourraient également jouer en faveur de cet indice. Ce dernier point devrait peser sur le billet vert et cette faiblesse du dollar rend de facto l’or très attractif pour les investisseurs disposant de devises étrangères.