BAGDAD, 9 février (Reuters) - Le Premier ministre irakien a déclaré mardi qu'il souhaitait remanier en profondeur son gouvernement en confiant à des technocrates les portefeuilles jusqu'alors attribués en fonction des affiliations politiques.

"Parce qu'il est de ma responsabilité (...) de mener le pays vers la sécurité, j'appelle à un profond remaniement ministériel pour intégrer des experts, technocrates et universitaires", a dit Haider al Abadi pendant un discours télévisé largement consacré aux difficultés économiques auxquelles l'Irak est confronté en raison de la chute des cours du pétrole.

Le Premier ministre n'a fourni aucune précision sur le calendrier du remaniement qu'il appelle de ses voeux, ni sur les portefeuilles qui seraient concernés, mais il a appelé les élus du parlement irakien à ne pas s'y opposer.

En écartant les ministres choisis sur une base partisane, Haider al Abadi prendrait le risque d'ébranler le fragile système de partage du pouvoir mis en place après l'invasion américaine en 2003.

Mais il entend ainsi tirer les conséquences de l'incapacité de son gouvernement à mener les réformes promises lors de son arrivée au pouvoir, notamment pour lutter contre la corruption qui a largement facilité la conquête de larges territoires par l'organisation Etat islamique en 2014.

(Bureau de Bagdad; Tangi Salaün pour le service français) )