L'impact du QE de la BCE sur les marchés devrait être favorable, notamment pour les actions européennes, comme le rebond des derniers jours en atteste, indique Fidelity. Mais la capacité d'un tel dispositif à stimuler une reprise économique à lui seul est moins évidente si l'on en juge par les deux premiers QE initiés par la Fed entre 2009 et 2011, précise la société de gestion. En revanche, les entreprises européennes vont bénéficier d'une exceptionnelle conjonction d'éléments favorables.

Ce sont en effet 4 moteurs rarement synchronisés qui devraient stimuler la croissance des entreprises européennes : la baisse de l'euro face aux autres grandes devises, la chute des prix des matières premières au premier rang desquelles le pétrole, le niveau des taux historiquement bas et destiné à le rester, l'afflux de liquidités lié au QE et l'appétence au risque qu'il devrait générer.

En somme explique Fidelity, sur un plan macro-économique cette annonce n'est pas réellement un évènement d'ampleur pour les marchés. La bonne nouvelle pour les investisseurs Européens réside davantage dans le fait que les prix des actions s'expliquent désormais plus par les fondamentaux des entreprises que par des facteurs macro.

« Un tel programme de rachat d'actifs va maintenir les taux européens particulièrement bas alors que les nouvelles émissions devraient rester faibles en taille. C'est un environnement particulièrement positif pour le crédit Investment Grade et cela se transmettra également au High Yield européen », a commenté David Simner, gérant obligataire Europe.

La décision de la BCE conforte Fidelity dans sa décision de surpondérer les actions par rapport aux obligations. Au sein de la poche actions, le gérant a renforcé les actions européennes au détriment des actions américaines et japonaises.

« La politique accommodante de la BCE ne doit pas faire oublier que des réformes cruciales et difficiles doivent être mises en place en Europe, particulièrement en France et en Italie. Il faudra libérer les forces vives d'un marché du travail disposant d'un capital humain particulièrement qualifié. La compétitivité de ces pays passera par ces réformes clefs et la politique de QE de la BCE n'aura qu'un impact réduit sur la mise en place indispensable de ces réformes », assure Paras Anand, directeur des investissements actions européennes, Fidelity Worldwide Investment.