CARACAS, 13 novembre (Reuters) - Le gouvernement vénézuélien a offert des chocolats mais peu de garanties lors de la rencontre lundi avec ses créanciers destinée à renégocier 60 milliards de dollars d'obligations, laissant craindre que le Venezuela ne dispose d'aucune stratégie pour éviter la faillite.

Le président Nicolas Maduro avait récemment provoqué un sentiment de confusion chez les investisseurs en annonçant qu'il entendait continuer à acquitter la dette de son pays tout en demandant sa restructuration et son refinancement.

La réunion organisée lundi, à laquelle participaient des hauts responsables vénézuéliens, a été brève et confuse n'apportant aucune précision sur la manière dont Nicolas Maduro entendait mettre en oeuvre sa stratégie.

Pour le chef de l'Etat, le dilemme se résume toujours à choisir entre la poursuite de remboursements aux dépens d'une population gagnée par la pauvreté ou à se mettre en défaut de paiement et rompre avec le système financier mondial.

"Il n'y avait pas de proposition, pas de date, pas de stratégie, rien", a commenté un des créanciers qui a quitté la réunion après un peu plus d'une demi-heure.

"C'était une occasion manquée", a commenté un autre participant qui est parti avec un sac cadeau en matériaux recyclés et contenant des chocolats et du café vénézuéliens.

Une centaine d'investisseurs, y compris des porteurs d'obligations venus de New York, et des avocats représentant des créanciers ont participé à cette rencontre.

Le vice-président Tareck El Aissami et le ministre de l'Economie Simon Zerpa, tous deux placés sur une liste noire par l'administration américaine pour trafic de drogue et corruption respectivement, ont assisté à la réunion pendant une demi-heure.

Les deux dirigeants ont rencontré certains créanciers tandis que d'autres ont été maintenus à l'extérieur de la pièce pour leur épargner l'embarras d'une telle rencontre, ont indiqué des témoins.

El Aissami a fait une déclaration dénonçant le traitement injuste infligé au Venezuela par les institutions financières, y compris l'administration Trump dont les sanctions visent à empêcher la possibilité d'émettre de la dette.

Il a indiqué aux investisseurs que la Deutsche Bank allait bientôt interrompre certains de ses services financiers au Venezuela, ont dit des participants.

(Pierre Sérisier pour le service français)