NATIONS UNIES, 7 mai (Reuters) - Le Yémen appelle la communauté internationale à l'aide et lui demande une intervention rapide "par des forces terrestres", notamment dans les villes d'Aden et de Taëz, dans une lettre adressée mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies.

Reuters a pu voir cette lettre, écrite par l'ambassadeur du Yémen aux Nations unies, Khaled Alyemany.

Dans une lettre du 24 mars, le Yémen sunnite avait indiqué à l'Onu qu'il avait demandé l'aide militaire des Etats arabes du Golfe face à l'avancée des rebelles houthis chiites. Le lendemain, une coalition internationale menée par l'Arabie saoudite entamait une série de frappes aériennes contre les rebelles houthis.

Malgré les frappes aériennes, les milices houthies bataillaient toujours mercredi dans le quartier de Taouahi à Aden, dans le but de s'assurer le contrôle de la grande ville du sud du pays.

La lettre adressée aux 15 membres du Conseil de sécurité appelle aussi les organisations de défense des droits de l'homme à établir des preuves des exactions "barbares" commises contre "une population sans défense".

Les combats au Yémen ont fait 120 morts pour la journée de mercredi, pour la plupart des civils, dont 40 qui tentaient de fuir Aden par bateau. Leur embarcation a été touchée par des obus houthis, ont indiqué des sauveteurs et des témoins.

Les Houthis et d'anciens membres des forces militaires soutenant l'ex-président Ali Abdallah Saleh assiègent Aden depuis des semaines, pour tenter de briser la résistance de la population. Alors avoir fui la capitale Sanaa, le président en titre Abd Rabbou Mansour Hadi y avait brièvement basé son gouvernement avant de se réfugier en Arabie saoudite.

"Ceux qui ont commis des crimes n'échapperont pas aux sanctions. Le gouvernement emploiera tous les moyens pour traduire devant la justice internationale comme criminels de guerre les Houthis et les forces loyales à l'ancien président Saleh", écrit l'ambassadeur Alyemany dans sa lettre au Conseil de sécurité. (Michelle Nichols; Danielle Rouquié pour le service français)