(Ajoute Humag Rights Watch, limogeage ministre)

BENGHAZI, Libye, 20 mai (Reuters) - L'attaque contre une base tenue par l'Armée nationale libyenne (ALN) dans le sud de la Libye, jeudi à Brak al Chati, a fait 141 morts selon un porte-parole de l'ANL.

Parmi eux figuraient 103 soldats rattachés à l'ANL, la plupart appartenant à un groupe armé appelé la 12e Brigade, a déclaré vendredi Ahmed al Mismari.

Le maire de Brak al Chati ainsi qu'un responsable médical local font quant à eux état d'un bilan de 89 morts. Certains corps n'ont cependant pas été apportés à la morgue, précise la source médicale.

Des civils comptent aussi au nombre des victimes. Ils auraient été la cible d'exécutions sommaires, déclarent des responsables locaux et de l'ANL.

Huma Rights Watch a récolté des témoignages selon lesquels "des dizaines de combattants de l'ANL ont été tués, certains d'une balle dans la tête, ce qui s'apparente à des exécutions sommaires".

L'attaque a été revendiquée par la 3e Force, une brigade de Misrata, dans l'ouest de la Libye.

L'ANL, dirigée par le général Khalifa Haftar, est implantée dans l'est de la Libye.

Depuis plusieurs mois, la région de Brak al Chati, qui comprend également une autre base militaire à Tamanhent et la ville de Sabha, est devenue une zone d'affrontement entre les brigades affiliées à l'ANL et les groupes armés fidèles au gouvernement de Tripoli, soutenu par les brigades de Misrata.

Lors d'une rencontre début mai, Khalifa Haftar et le chef du gouvernement libyen reconnu par l'Onu, Fayez Seraj, ont promis de s'employer à apaiser la situation dans le Sud libyen.

Fayez Seraj a annoncé qu'il suspendait les fonctions de son ministre de la Défense Mahdi al Barghathi et du commandant de la 3e Force, Djamal Traiki, "jusqu'à qu'on détermine le responsable de cette violation du cessez-le-feu".

Barghathi est un ancien lieutenant de Haftar, contre lequel il s'est retourné.

Selon l'ANL, des groupes islamistes et des membres des Brigades de défense de Benghazi ont également participé à l'attaque. L'ANL combat ces groupes depuis trois ans dans l'Est libyen. (Ayman al-Warfalli; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)