La Mine profite de l'Amérique du Sud et de la Chine

Le frémissement de l'indice PMI Caixin manufacturier chinois en novembre et les perturbations en Amérique Latine ont eu un effet démultiplié sur les acteurs miniers. Les actions des mineurs de cuivre bénéficient des préoccupations d'approvisionnement à cause des perturbations de la production en Amérique du Sud. Du côté de la Chine, l'indice PMI est repassé en zone d'expansion, c’est-à-dire au-dessus de la charnière des 50 points, pour s'établir à 50,7 points. Le consensus était fixé sur la version préliminaire, soit 49,6 points. Ce retour inattendu au-dessus des 50 points entre un peu en contradiction avec le PMI officiel chinois, publié jeudi, resté lui en zone de contraction.

Je rappelle ici qu'il y a deux enquêtes différentes en Chine qui sondent les directeurs d'achat d'entreprises. Celui dit "officiel", mesuré par les services de l'Etat (Bureau National des Statistiques) et la Fédération chinoise de la logistique et des achats, se concentre sur les grandes entreprises d'Etat. Le second, compilé par S&P et Caixin, comprend des entreprises d'Etat mais aussi des entreprises privées plus petites. Il est censé être un peu plus réactif au contexte économique. Les deux indicateurs PMI ont toutefois en commun de ne mesurer que les tendances sur les entreprises situées en Chine continentale. Hong Kong, par exemple, n'en fait pas partie.

Le frémissement du PMI Caixin et la situation sud-américaine donnent donc des ailes à certains dossiers : Anglo American (+6,6%), Antofagasta (+4,2%), Rio Tinto (+3,6%) et Glencore (+3%) brillent en matinée, permettant au FTSE 100 d'afficher l'une des plus fortes hausses indicielles du jour en Europe. Il faut toutefois ajouter le coup de pouce de Liberum, qui a ajusté certaines de ses recommandations : le bureau d'études est passé de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 4490 GBX à 6100 GBX sur Rio Tinto, tout en confirmant un avis à l'achat avec un objectif relevé de 2500 à 2520 GBX sur Anglo American.

L'Allemagne, locomotive européenne de novembre

Le marché allemand est le plus gros contributeur de la hausse de l'indice S&P Europe 350 en novembre, a fait savoir S&P, devant la France et la Suisse. Ces contributions reflètent à la fois le poids des ces marchés et la tendance positive qui a permis au S&P 350 de gagner 6,45% en novembre. En queue de peloton, la Norvège a failli terminer le mois dans le rouge, à contrecourant : la surreprésentation des valeurs pétrolières cotées à Oslo explique cela.

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Contributions par pays à la hausse du S&P Europe 350 (S&P)

En Allemagne, le podium de novembre est occupé par

  • Telefonica Deutschland (dopée par le rachat des minoritaires par la maison-mère)
  • Siemens Energy (le marché croit au scénario du retour à meilleure fortune après la débâcle boursière)
  • Infineon (le creux de cycle a probablement été touché dans le secteur)

En France, les plus fortes hausses mensuelles parmi les 60 principales sociétés cotées sont :

  • Unibail (l'inflation ralentit, la perspective de taux moins punitifs pour l'immobilier a réveillé les investisseurs)
  • STMicroelectronics (comme Infineon, le creux de cycle a probablement été touché dans le secteur)
  • Schneider (le groupe a surpris le marché avec des objectifs plus élevés que prévu)
Europe

En données brutes, l'Espagne gagne

Orpéa, non rien

On vous remet là quelques papiers parus depuis les premières révélations sur le dossier, juste pour rappeler que quand les créanciers d'une société prennent le contrôle du capital, ça se termine à peu près toujours de la même façon pour les actionnaires :