Alors que Wall-Street poursuit sa course aux records, malgré les récentes prises de bénéfices sur le compartiment des technologiques, les places européennes montrent des signes de nervosité, rattrapées par les incertitudes politiques américaines et les tensions persistantes au Moyen-Orient qui pèsent sur le secteur énergétique.

Les opérateurs procèdent ainsi à quelques rotations sectorielles, délaissant les technologiques et les valeurs énergétiques, notamment au profit des valeurs cycliques et des financières. L’optimisme reste néanmoins de mise après le nouvel accord conclu entre Athènes et ses créanciers pour le déblocage d’une tranche d’aide supplémentaire de 8.5 milliards d’euros. La tendance reste également soutenue par l’apaisement des incertitudes politiques en Europe, après la large victoire de la République « en marche » aux élections législatives françaises, qui devrait permettre au président Emmanuel Macron de mener à bien ses projets de réforme.
L’attention devrait désormais se focaliser sur le Royaume-Uni, alors que viennent de débuter les négociations sur le Brexit, avec le parti conservateur de Theresa May fragilisé depuis les dernières élections législatives.
Outre ces éléments d’incertitudes, les banques centrales ont récemment rassuré, engendrant un retour de l’appétit pour le risque.
La Réserve Fédérale a relevé son taux directeur de 25 points de base pour la seconde fois cette année, elle demeure confiante concernant les perspectives économiques américaines et envisage de réduire progressivement son bilan si la situation économique reste solide.
De son côté, la BCE a maintenu un ton accommodant, les taux devraient demeurer bas et le début de la normalisation de la politique monétaire n’a pour le moment pas été discuté. Le programme de rachats d’actifs, actuellement de 60 milliards d’euros par mois, pourrait donc perdurer dans les mois à venir compte tenu de la faiblesse persistante de l’inflation.

L’amélioration de la situation économique en zone euro et la microéconomie très nettement porteuse ces derniers mois, avec des publications trimestrielles bien au-dessus des attentes, pourraient ainsi être reléguées au second plan. Les niveaux de valorisation élevées des sociétés américaines, à l’image des valeurs technologiques, au-delà des moyennes historiques pourraient également servir de prétexte aux opérateurs pour réduire leur exposition. Il conviendra donc de rester prudents dans l’attente de plus de visibilité, d’autant plus avec la dissonance grandissante autour de la Maison Blanche et une situation post-Brexit qui s’avère incertaine, avec les 750 traités internationaux à renégocier avec 168 pays…

D’un point de vue graphique, l’indice CAC40 suit une dynamique positive en données hebdomadaires au-dessus des 5050 points.
Sur un horizon temps plus court, après avoir tutoyé les 5440 points début mai, l’indice a amorcé un mouvement de consolidation horizontal. Il faudra désormais surveiller la sortie des 5200/5440 points pour avoir des indications sur la tendance à venir. Une sortie par le haut de cette zone libèrerait un nouveau potentiel d’appréciation en direction des 5520/5630 points. A contrario, sous les 5200 points, on pourra s’attendre à une consolidation de plus forte ampleur en direction des 5135 points puis 5060 points, borne basse d’un gap laissé ouvert après le premier tour des élections présidentielles françaises en avril dernier. Le ralliement de cette zone de cours serait néanmoins l’occasion de revenir à l’achat avec un meilleur timing.