Pékin (awp/afp) - Le constructeur aéronautique chinois Comac a annoncé mardi deux accords distincts pour la vente au total de 90 ARJ21, son petit avion régional, dont une soixantaine seront destinés à voler en Indonésie --des commandes clefs moins de deux semaines après le premier vol commercial de l'appareil.

L'un des plus gros loueurs d'avions de Chine continentale, China Aircraft Leasing Group (CALC), va acheter à Comac trente appareils, et a posé une option pour l'acquisition de trente avions supplémentaires, ont précisé les deux groupes dans un communiqué commun.

Le montant total de la commande des 60 ARJ21 --conclue à l'occasion du salon international de Farnborough au Royaume-Uni-- s'élève à environ 2,3 milliards de dollars au prix catalogue, ont-ils précisé.

Les appareils --des bi-réacteurs de 78 à 90 places-- seront destinés à une compagnie aérienne basée en Indonésie et dont la flotte sera composée uniquement d'ARJ21. Ce sera la première compagnie dans ce cas, et c'est la première percée d'un avion commercial chinois en Asie du Sud-est, selon CALC.

Dans un communiqué distinct, Comac a par ailleurs annoncé que AVIC Leasing, un autre groupe chinois, avait signé un accord pour lui acheter trente ARJ21, mais cette fois sans préciser de montant.

Des succès bienvenus pour Comac, qui cherche à prendre pied sur un marché mondial très difficile d'accès et dont le moyen-courrier C919 entend ouvertement rivaliser avec l'A320 et le B737, modèles phares d'Airbus et de Boeing, après un premier vol prévu cette année.

L'ARJ21 veut quant à lui s'installer en concurrence directe avec des appareils comparables des constructeurs canadien Bombardier et brésilien Embraer.

Mais l'avionneur chinois --un groupe étatique puissamment soutenu par le gouvernement-- n'a cessé d'accumuler retards et déboires.

L'ARJ21 n'a ainsi effectué son premier vol commercial qu'il y a deux semaines seulement, fin juin, après des années de retard qui semblaient saper les ambitieux objectifs de Pékin.

Ce vol entre Chengdu (sud-ouest de la Chine) et Shanghai venait couronner un programme aéronautique lancé il y a 14 ans et destiné à doter le pays d'un avionneur crédible, capable d'affronter la concurrence d'Airbus ou de Boeing.

L'ARJ21 n'a cependant pas encore obtenu la certification de l'Agence fédérale américaine de l'aviation (FAA), indispensable pour sillonner le ciel des Etats-Unis, et l'appareil chinois n'est pas encore considéré comme une menace sérieuse par les acteurs du secteur.

Comac n'en revendiquait pas moins, jusqu'à cette semaine, plus de 270 commandes pour l'ARJ21, pour l'essentiel de la part de clients chinois --et la Chine, premier marché aéronautique d'Asie en forte croissance, peut lui assurer en soit de larges débouchés.

L'ARJ21 est comparable en nombre de places aux Embraer E170 et E175, modèles d'une famille dont le brésilien livre 1.100 appareils chaque année.

L'appareil est motorisé par l'américain General Electric et peut parcourir une distance maximale de 2.225 km, selon le site de Comac.

afp/al