Même si le rythme de hausse du produit intérieur brut (PIB) a légèrement décéléré sur la période octobre-décembre par rapport au trimestre précédent, quand le PIB avait augmenté de 0,7%, l'économie allemande tourne à un rythme de croissance inédit depuis plus de cinq ans.

Et, malgré les incertitudes politiques liées à l'absence, à ce stade, d'un nouveau gouvernement cinq mois après les élections législatives de septembre, l'Allemagne devrait continuer sur sa lancée en 2018.

Après avoir enregistré une croissance de 1,9% sur l'ensemble de 2016 - qui avait déjà constitué un plus haut par rapport à 2017 - le PIB a progressé 2,2% l'an dernier (+2,5% en données corrigées des variations saisonnières.

Au vu du dynamisme de la demande intérieure et de la hausse des commandes en provenance de l'étranger, le gouvernement allemand a dit jeudi anticiper pour cette année une croissance de 2,4%. La fédération des chambres de commerce et d'industrie (DIHK) prédit pour sa part une croissance de 2,7%.

Même si l'indice Ifo du climat des affaires pour le mois de février a baissé davantage que prévu, Clemens Füst, le directeur de l'institut d'études, a relevé qu'il restait à un niveau très élevé, ajoutant que cela pouvait suggérer une croissance de 0,7% au premier trimestre de l'année.

Les conservateurs du bloc CDU/CSU de la chancelière Angela Merkel et le sociaux-démocrates ont conclu au début du mois un accord portant sur la reconduction de leur grande coalition. Les 464.000 membres du SPD doivent encore approuver cet accord. Le résultat de cette consultation, qui a commencé le 20 février, sera connu le 4 mars.

LE COMMERCE EXTÉRIEUR RETROUVE SON RÔLE DE PILIER

"L'économie allemande reste en très bonne santé. Depuis 2014, elle évolue à un rythme supérieur à sa moyenne sur le long terme et cet élan se poursuivra cette année et la prochaine", a noté Jörg Zeuner, économiste en chef chez la banque de développement publique KfW.

Il a noté que la performance du quatrième trimestre avait été bonne malgré un nombre inhabituellement élevé de jours fériés et de "ponts".

Jörg Zeuner relève cependant quelques risques pesant sur l'économie : le Brexit et ses conséquences, les tendances protectionnistes à l'oeuvre aux Etats-Unis, une volatilité accrue sur les marchés financiers ou encore les effets négatifs d'un euro plus fort que prévu.

Selon les données officielles, les exportations ont augmenté de 2,7% sur le dernier trimestre 2017 contre une progression de 2,0% pour les importations, ce qui a permis au commerce extérieur de contribuer à hauteur de 0,5 point de pourcentage à la croissance.

La consommation privée, qui avait remplacé le commerce extérieur comme principal pilier de l'économie allemande ces dernières années, a stagné, tout comme l'investissement en capital brut. Aucun de ce postes n'a donc contribué à la croissance.

Les dépenses publiques ont, comme au troisième trimestre, augmenté de 0,5%, ajoutant 0,1 point de pourcentage à la croissance.

L'excédent budgétaire a atteint en 2017 un nouveau record à 36,6 milliards d'euros, a également dit l'Office fédéral de la statistique.

(Claude Chendjou et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Nicolas Delame)

par Michelle Martin