Zurich (awp) - Le commerce extérieur helvétique a montré des signes de faiblesse dans les deux directions du trafic de janvier à mars. Tant les exportations que les importations se sont contractées par rapport au dernier trimestre 2023 et après désaisonnalisation.

La balance commerciale boucle avec un excédent de 8,6 milliards de francs suisses, selon le communiqué de l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) publié jeudi, faisant un peu mieux qu'au dernier partiel de 2023 (8,1 milliards).

Rien qu'en mars, les exportations ont diminué à 21,06 milliards de francs suisses, soit un recul ajusté des valeurs saisonnières de 0,6% sur un mois et de 1,7% en termes réels. Les importations, à 18,2 milliards, ont de leur côté plongé respectivement de 3,3% et de 2,3%. L'excédent commercial a atteint 2,85 milliards.

Sur les trois premiers mois de l'année, les envois de biens suisses à l'étranger se sont légèrement contractés (-0,8%), comme lors du trimestre précédent. En termes réels, les exportations ont toutefois timidement augmenté (+0,6%). Depuis leur niveau record du troisième trimestre 2022, elles accusent néanmoins une tendance clairement négative.

Au cours de la période sous revue, huit des onze groupes de marchandises ont accusé une baisse de leurs exportations. La bijouterie et joaillerie (-3,8%), l'horlogerie (-3,6%) et les instruments de précision (-4,1%) ont souffert, affichant une baisse cumulée de 677 millions de francs suisses.

Le secteur machines et électronique a essuyé un quatrième revers trimestriel consécutif (-0,7%), quand le groupe phare, les produits chimiques et pharmaceutiques, a stagné. Dans ces derniers, le chiffre d'affaires des principes actifs a chuté de 3,9 milliards de francs suisses (-81,1%), ce segment enregistrant par ailleurs une troisième baisse trimestrielle d'affilée. A l'inverse, les expéditions de matières premières et de base se sont accrues de 1,5 milliard de francs suisses ou de 26,3%.

Envois en force vers la Solvénie

Par marchés, l'évolution s'est révélée très disparate. Les envois vers l'Asie ont fléchi de 1,9%, grevées notamment par le plongeon de la demande à Singapour. Ceux vers l'Europe ont fait du surplace, mais la hausse de la demande vers la Slovénie (+14%) a en partie compensé la déconvenue de l'Autriche (-34%), de l'Espagne (-24%) et de l'Italie (-6,3%). Les exportations vers l'Amérique du Nord ont crû de 1,5%, et même de 2,8% vers les Etats-Unis.

Les importations désaisonnalisées ont pour leur part fléchi de 1,9% (réel: -0,2%). Une spirale négative se dessine aussi depuis l'avant-dernier trimestre 2022, mais l'évolution s'est toutefois stabilisée au cours des trois derniers trimestres.

Cette baisse est à mettre en particulier sur le compte des produits chimiques et pharmaceutiques. Les importations de médicaments ont chuté de 1,3 milliard de francs suisses ou de 12,3% sur un trimestre. La bijouterie et joaillerie ainsi que les véhicules, notamment les utilitaires routiers, ont en revanche affiché une hausse.

Les importations d'Europe ont faibli de 2,7%, pendant que celles d'Asie stagnaient. Inversement, les arrivages d'Amérique du Nord ont gonflé de 3,2%, avec une envolée de 5,5% pour les Etats-Unis. D'Asie, les envois depuis Singapour se sont accrus de 433 millions de francs suisses, alors que ceux de Corée du Sud ont flanché de 287 millions de francs suisses.

En mars dernier, les importations de Russie ont atteint 5 millions de francs suisses, dont 2 millions de francs suisses (37 kilogrammes) provenant de livraisons d'or d'origine russe en provenance du Royaume-Uni. "Ces arrivages d'or remplissaient les conditions applicables au moment de leur importation", assure l'OFDF. Les exportations vers la Russie se sont inscrites à 161 millions de francs suisses, dont 130 millions ont émané de la chimie-pharma.

ck/fr