NEW YORK, 30 mai (Reuters) - Ross Ulbricht a été condamné vendredi à la prison à vie aux Etats-Unis pour avoir abrité sur son site internet Silk Road un trafic de drogue de plus de 200 millions de dollars via la monnaie virtuelle Bitcoin.

Agé de 31 ans, Ross Ulbricht a été jugé en février coupable de trafic de drogue sur internet et association de mafaiteurs en vue de commettre du piratage informatique et du blanchiment d'argent.

"ce que vous avez fait est sans précédent", a déclaré la juge Katherine Forrest. "Et étant le premier à vous avancer sur ce terrain, vous êtes ici présent en tant qu'accusé ayant à en payer les conséquences."

Le site Silk Road a fonctionné au moins entre janvier 2011 et octobre 2013, date de l'arrestation de Ross Ulbricht à San Francisco. Relié au réseau Tor, qui permet de communiquer dans le plus parfait anonymat, il permettait à des internautes d'acheter de la drogue et d'autres produits illicites en utilisant la monnaie virtuelle Bitcoin.

Joshua Dratel, avocat de Ross Ulbricht, a annoncé son intention de faire appel en qualifiant le jugement d'"excessif, injuste et inique".

Ross Ulbricht, qui a reconnu au cours du procès être le fondateur de Silk Road mais a démenti toute malversation, est resté silencieux à l'énoncé de sa peine, qui comprend aussi une amende de 183,9 millions de dollars (167,3 millions d'euros).

Auparavant, il avait assuré que contrairement aux affirmations de l'accusation, il n'avait pas créé son site internet par désir d'enrichissement.

"Je voulais offrir aux gens la possibilité de faire des choix dans leurs vies et de le faire dans le respect de leur vie privée et de manière anonyme", a-t-il dit à la juge.

Le procureur Serrin Turner a en revanche ramené Ross Ulbricht au rang de banal trafiquant de drogue rêvant de faire fortune via ses activités criminelles, quitte à prendre des mesures extrêmes comme commmanditer des meurtres. Aucune preuve n'a été apportée au cours du procès d'assassinats commis à la demande de Ross Ulbricht. (Nate Raymond; Henri-Pierre André et Bertrand Boucey pour le service français)