ADEN, 19 avril (Reuters) - Le dirigeant des miliciens chiites yéménites houthis, Abdel-Malek al Houthi, a accusé dimanche l'Arabie saoudite de chercher à envahir et occuper le pays de manière à le placer sous son hégémonie.

Le but de Ryad est "l'invasion de notre pays, son occupation et sa mise sous tutelle", a-t-il dit au cours d'une allocution télévisée.

"Notre peuple a le droit de résister à l'agression et à s'opposer à l'agresseur par tous les moyens", a-t-il continué.

Une coalition arabe sous conduite saoudienne mène depuis la fin mars des raids aériens contre les Houthis, espérant ainsi empêcher les miliciens chiites de contrôler la totalité du Yémen et éviter que l'Iran chiite, rival de Ryad et allié des miliciens, n'étende son influence dans la péninsule arabique.

Les opérations aériennes n'ont cependant guère modifié la donne sur le terrain.

Des échanges de tirs ont eu lieu à plusieurs reprises le long de la frontière yéméno-saoudienne, menaçant d'élargir le terrain au sol.

Les Houthis ont essuyé un revers dimanche, le commandant yéménite d'une vaste région militaire, couvrant la moitié de la frontière avec l'Arabie saoudite, ayant fait allégeance au président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui a quitté Aden et vit désormais à l'étranger, ont rapporté les autorités locales.

Avec cette annonce, au moins 15.000 militaires de cette région montagneuse se retrouvent dans le même camp que l'Arabie saoudite, alliée du président évincé Hadi.

"Le général Abdoulrahman al Halily, de la première région militaire, a annoncé aujourd'hui son soutien à la légitimité constitutionnelle incarnée par le président Hadi", a dit un responsable à Reuters.

La majeure partie de l'armée yéménite est fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, dont les forces combattent aux côtés des miliciens chiites houthis.

La défection des troupes sous les ordres du général Halily porte cependant à 10 le nombre de divisions qui ont changé de camp. Cela pourrait laisser penser qu'au sein de l'armée, certains se disent que la dynamique actuelle est favorable au président Hadi. (Noah Browning et Ahmed Tolba; Eric Faye pour le service français)