Londres (awp/afp) - Les grands magasins britanniques John Lewis, en difficulté depuis plusieurs années, ont annoncé jeudi avoir renoué avec les bénéfices annuels et mettent en avant une amélioration des ventes, des marges et de la productivité.

Sur son exercice décalé, achevé le 27 janvier, le groupe a dégagé un bénéfice avant impôts de 56 millions de livres (66 millions d'euros), qui se compare à une lourde perte de 234 millions de livres un an plus tôt.

"Nous avons réalisé des progrès significatifs au cours de l'année écoulée pour ramener l'entreprise à la rentabilité et avons obtenu des résultats qui nous permettent d'augmenter les investissements dans nos activités de vente au détail" a indiqué la présidente Sharon White dans un communiqué.

"Nous nous attendons à ce que les bénéfices continuent de croître cette année", a ajouté Mme White, qui a annoncé en octobre qu'elle quitterait le groupe à la fin de son mandat qui court jusqu'en février 2025, ce qui en fera le plus court de l'histoire de l'entreprise.

Le groupe indique que son plan visant 900 millions de livres d'"économies de productivité" entre janvier 2021 et 2027-2028 est aujourd'hui presque à moitié réalisé et annonce que le nombre de ses clients a augmenté d'un million l'an dernier, pour atteindre 22,6 millions.

Mais "quelques centaines" de postes ont été supprimés l'année dernière dans le cadre de mesures visant à économiser 88 millions de livres de coûts, même s'il s'agit essentiellement de roulement de personnel et de départs non remplacés, a indiqué l'entreprise à l'agence PA. John Lewis emploie quelque 74'000 personnes.

Le groupe a aussi dit jeudi qu'il ne versait pas de prime, cette année encore, à ses employés-sociétaires - appelés "partenaires" - préférant une hausse du salaire de base, qui coûtera 116 millions de livres en 2024.

"Le secteur des grands magasins continue de se débattre dans un contexte de crise du coût de la vie", et "John Lewis est également confronté à une concurrence féroce de la part de géants en ligne comme Amazon", ou de chaînes telle que Marks and Spencer et Next, selon Yanmei Tang, analyste à Third Bridge.

Pour autant, "la forte présence en ligne de John Lewis signifie que même si des fermetures de magasins peuvent survenir, les ventes sont susceptibles de se déplacer en ligne plutôt que d'être entièrement perdues", selon elle.

afp/ol