LE CAIRE, 26 novembre (Reuters) - Le gouvernement égyptien a adopté mercredi un projet de loi antiterroriste qui, une fois en vigueur, lui permettra d'interdire toute organisation soupçonnée de porter atteinte à l'unité nationale ou à l'ordre publique.

Depuis que l'armée à chassé le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, en juillet 2013, le mouvement islamiste, déclarée organisation terroriste en décembre, fait l'objet d'une vaste campagne de répression, mais l'opposition laïque n'est pas épargnée, malgré les ambitions démocratiques de la "révolution du Nil".

Le gouvernement, qui dispose déjà de pouvoirs très étendus en matière de maintien de l'ordre, n'a pas hésité à y recourir pour faire enfermer plusieurs milliers de partisans de la confrérie et, plus récemment, certaines figure du soulèvement de 2011 contre le régime autocratique d'Hosni Moubarak.

Le projet présenté mercredi les étend encore en dressant une longue liste des infractions relevant du "terrorisme", qu'il propose d'inscrire dans le code pénal.

"Est considérée comme entité terroriste toute organisation qui porte ou cherche à porter atteinte à l'ordre public ou qui menace l'intégrité, les intérêts et la sécurité de la société", peut-on y lire.

Le texte doit être soumis à un conseil judiciaire consultatif avant d'être promulgué par le président Abdel Fattah al Sissi. (Stephen Kalin, Jean-Philippe Lefief pour le service français)