BENGHAZI, Libye, 29 août (Reuters) - Le Premier ministre libyen, Abdoullah al Thinni, a présenté jeudi sa démission ainsi que celle de son gouvernement afin, a-t-il fait savoir dans un communiqué, d'ouvrir la voie à la formation d'une nouvelle équipe à la suite des élections législatives de juin.

Le pays, qui n'a jamais vraiment retrouvé le calme après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, paraît menacé de dislocation, et ce d'autant plus depuis que des groupes rivaux ont installé un parlement parallèle cette semaine.

Selon le gouvernement d'Abdoullah al Thinni, en poste depuis mars, cette démission entre dans le cadre de ce que prévoit la Constitution: il s'agit simplement, explique-t-il dans un communiqué, de laisser la place à une nouvelle équipe qui s'appuiera sur toutes les composantes de la société.

"C'est une étape normale. Il n'y a aucun conflit entre al Thinni et la Chambre des représentants", a déclaré un parlementaire. "Al Thinni est candidat pour former le prochain gouvernement."

La Chambre des représentants et le gouvernement ont récemment déménagé à Tobrouk, dans l'est du pays, afin d'échapper aux combats qui font rage dans Tripoli.

Un groupe conduit par des miliciens de Misrata, qui contrôle désormais la capitale, vient de réinstaller l'ancien parlement, le Congrès général national (CGN). Les islamistes y étaient beaucoup plus présents que dans l'actuelle chambre, dominée par les libéraux et les fédéralistes. (Feras Bossalum et Ulf Laessing; Simon Carraud pour le service français)