(Ajoute nouvelle réaction de la Turquie, §3 à 5)

ERBIL, Irak, 22 septembre (Reuters) - Le président du Gouvernement régional du Kurdistan irakien (GRK), Massoud Barzani, a promis vendredi que les Kurdes étaient prêts "à payer n'importe quel prix pour leur liberté", rejetant les appels à annuler le référendum d'autodétermination prévu lundi.

La Turquie a réaffirmé vendredi son opposition à la tenue de ce référendum, auquel sont hostiles également le gouvernement central de Bagdad, l'Iran, la Syrie et les puissances occidentales, Etats-Unis en tête.

Dans la soirée, le Conseil de sécurité nationale turc, à l'issue d'une réunion présidée par le président Recep Tayyip Erdogan, a lancé un nouvel appel direct à Massoud Barzani.

Si le référendum a lieu, la Turquie, dit un communiqué, se réserve la possibilité d'exercer ses droits tels que définis dans les accords bilatéraux et internationaux. Le texte ne précise pas la nature de ces "droits".

Mais le dirigeant kurde semble peu enclin à renoncer à ce référendum.

"Pour l'indépendance, nous sommes disposés à payer n'importe quel prix car nous préférons la liberté à la subordination ou à l'oppression", a-t-il déclaré lors d'un rassemblement organisé à Erbil, siège du GRK.

Les peshmergas (combattants kurdes) ont conquis le droit à l'autodétermination en luttant contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), a-t-il fait valoir.

"On vante les sacrifices consentis par les peshmergas mais on ne laisse pas les peshmergas et les familles de nos martyrs décider de leur destin", a-t-il ajouté devant des dizaines de milliers de partisans.

Le dirigeant kurde a réaffirmé l'engagement de ses hommes à continuer la lutte contre l'EI.

Les puissances occidentales, comme l'a exprimé aussi cette semaine le Conseil de sécurité des Nations unies, redoutent qu'un référendum dans cette région semi-autonome ne dégénère en un conflit avec le pouvoir central irakien et ne détourne l'attention de la lutte contre Daech.

A Bagdad, on craint en outre une consolidation du contrôle kurde sur des secteurs revendiqués à la fois par le gouvernement central et le GRK, notamment la ville de Kirkouk, la grande cité pétrolière qui borde le Kurdistan.

Les Kurdes cherchent à créer un Etat indépendant au moins depuis la fin de la Première Guerre mondiale, quand les puissances coloniales ont divisé la région après la chute de l'Empire ottoman, ce qui a conduit à la dispersion des 30 millions de Kurdes d'alors sur quatre Etats : la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie. (Raya Jalabi, avec Ece Toksabay à Istanbul, Gilles Trequesser pour le service français)