La revue des performances de l'été met le Japon au premier rang des grands pays industrialisés, indique Mirabaud dans l'édition d'octobre de sa "Stratégie d'investissement". Dans les faits, le S&P 500 et le DJ Stoxx 600 ont progressé de moins de 1% durant ces trois derniers mois ; loin devant, les indicateurs vedettes de la bourse japonaise ont affiché un rendement de près de 7%. Dans l'intervalle cependant, les fondamentaux économiques n'ont guère fait preuve d'une vigueur particulière !

Bien au contraire, indique le gérant, les statistiques d'activité de l'archipel nippon ont le plus souvent déçu dernièrement !

Si la hausse des actions s'est faite en dépit de la morosité des statistiques économiques, il est bien connu que la bourse ne suit pas forcément les fondamentaux. Ceux qui cherchent à vouloir tout expliquer seront tentés d'interpréter cet élan en fonction du marché des changes. Notant que le yen s'est déprécié de plus de 7% au cours de l'été, le marché japonais serait simplement resté fidèle à sa réputation : un lien étroit entre la valeur de la monnaie et le prix des actions !

L'historique de ce début d'année s'inscrit aussi dans cette thématique, estime Mirabaud. Pour rappel, les signes d'une croissance américaine en berne s'étaient accompagnés d'une brusque appréciation du yen et de la chute des cours de bourse nippons.

Depuis, les meilleures nouvelles en provenance des États-Unis ont engendré des mouvements de hausse du différentiel de taux d'intérêt ainsi que du taux de change en faveur du dollar.

Selon les plus enthousiastes de l'archipel, cette relation devrait se briser en raison du renouveau de l'économie japonaise désormais au bénéfice des réformes de son Premier ministre, M. Shinzo Abe, observe le gérant. Dans leur plaidoyer, le commerce extérieur ne serait plus aussi important que par le passé du fait du réveil de la demande intérieure au sortir de la déflation, précise Mirabaud.

Pour l'instant toutefois, le marché japonais ne semble pas s'être libéré de sa dépendance à l'évolution du yen ! Ces mêmes avis diront qu'il est encore trop tôt et que la récente décision d'augmenter la taxe sur la valeur ajoutée a lourdement pesé sur les dépenses des ménages.