Zurich (awp) - Le marché suisse des fusions/acquisitions a affiché un léger essor au deuxième trimestre 2016, après un premier partiel timide. Sur les six premiers mois de l'année, 164 transactions ont été enregistrées sur le territoire helvétique, soit un recul de 9% en comparaison annuelle, indique vendredi le géant du conseil aux entreprises KPMG dans une étude. Le Brexit va brider les velléités de fusion jusqu'à la fin de l'année.

L'activité s'est étoffée de 38% au deuxième trimestre, par rapport à la période janvier-mars 2016. Au premier semestre, la prise de contrôle annoncée de Syngenta par ChemChina a généré une augmentation de 94% du volume de transactions sur un an, à 74,2 mrd USD, souligne le communiqué. Cette opération figure en tête du classement établi par KPMG sur les opérations de fusions/acquisitions (M&A) en Suisse.

Le cabinet de conseil parle de "soif d'investissement" des Chinois, illustrée par l'OPA sur le chimiste bâlois mais également celle de HNA sur le spécialiste des services à bord Gategroup. Le fabricant de bouteilles en aluminium Sigg est la troisième société suisse "de renom" à avoir fait l'objet d'une offre de reprise chinoise au cours du premier semestre 2016.

Les auteurs de l'étude ont constaté une volatilité et une "haute activité" dans toutes les branches, avec des investissements notamment dans les sociétés actives dans l'industrie et les biens de consommation. Parmi les nombreuses opérations, KPMG cite celle l'acquisition du grossiste électronique britannique Premier Farnell par l'industriel Dätwyler ou la prise de contrôle de la banque BSI par EFG International.

La décision exprimée par le Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne aura un "effet inhibiteur" sur les activités M&A en Europe, notamment pour toutes les transactions possibles avec participation britannique, selon le communiqué. Certains acheteurs ont prévu des clauses afin de se couvrir des conséquences d'un Brexit. De nouvelles négociations ou des interruptions d'opérations pourraient survenir.

La force du franc constitue également un facteur prépondérant au moment de décider une reprise. "Dans l'ensemble, l'activité M&A suisse 2016 continuera d'emprunter (...) des chemins cahoteux", analyse Patrik Kerler, responsable M&A chez KPMG Suisse. Le cabinet table sur une augmentation du marché pour le reste de l'année.

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