* Soit 15 mds d'euros de plus que prévu

* Les fonds aideraient à recapitaliser les banques grecques

* Réunion de l'Eurogroupe mercredi - Venizelos (Actualisé avec des déclarations de Venizelos)

par Jan Strupczewski

BRUXELLES, 3 février (Reuters) - Les Etats de la zone euro pourraient devoir apporter jusqu'à 145 milliards d'euros de financements dans le cadre du deuxième plan d'aide à la Grèce, soit 15 milliards de plus qu'initialement prévu, apprenait-on vendredi de plusieurs sources européennes.

Ces fonds supplémentaires permettraient surtout de faciliter la recapitalisation du secteur bancaire grec après les pertes que les créanciers privés d'Athènes auront consenties sur leurs obligations souveraines, ont expliqué les sources.

"L'accord des dirigeants en octobre portait sur 100 milliards d'euros de financement pour la Grèce et 30 milliards pour faire passer la pilule de l'échange de dette au secteur privé. Maintenant ce pourrait être 115 milliards plus 30 milliards", a dit l'une des sources.

La somme de 145 milliards d'euros est une estimation indicative et non un montant arrêté, ont précisé les responsables européens, ajoutant que le principe même d'un effort accru des contribuables de la zone euro au deuxième plan de sauvetage grec se heurtait à la réticence de certains pays membres.

Les négociations en cours avec les créanciers privés sur une décote de près de 70% de la valeur de leurs titres souverains grecs - qui allégerait la dette du pays de quelque 100 milliards d'euros - sont sur le point de s'achever.

QUEL ROLE POUR LA BCE ?

Mais il reste à déterminer quelle décote les acteurs publics - la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales de la zone euro - pourraient devoir consentir sur leurs titres grecs pour rendre viable la dette d'Athènes.

Le rôle potentiel des titres détenus par la BCE dans une restructuration de la dette grecque n'a pas encore été décidé et les discussions sur ce point sont dans une phase "délicate", ont dit des responsables européens.

Le FMI estime que, pour être viable, la dette grecque devra diminuer d'ici 2020 à 120% du produit intérieur brut (PIB) contre environ 160% actuellement.

Un accord sur la participation du secteur privé devrait ramener la dette grecque proche de ce niveau, mais pas complètement. Par conséquent, les sources disent s'attendre à ce que le secteur public aussi consente une décote en plus des fonds supplémentaires apportés par les Etats de la zone euro.

Il n'y aura pas de réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) lundi comme cela avait été un temps envisagé et la rencontre sera reprogrammé plus tard dans la semaine, a annoncé de son côté le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

Le ministre des Finances grec Evangelos Venizelos a dit que l'Eurogroupe tiendrait une conférence samedi après-midi pour discuter de la Grèce avant une réunion prévue pour mercredi.

Cette réunion doit notamment permettre de finaliser un deuxième plan d'aide à la Grèce impliquant de nouveaux financements publics et une restructuration de la dette grecque avec les créanciers privés du pays.

Les inquiétudes suscitées par l'absence apparente d'avancée sur le dossier grec font cependant plonger la Bourse d'Athènes.

"Le marché grec (-3,3%) et les banques grecques (-9,4%) sont en chute libre. Il y a plusieurs rumeurs qui évoquent la démission du (Premier ministre grec Lucas) Papadémos, et la réunion européenne sur la Grèce a été reportée...aux calendes grecques", a commenté un cambiste.

Venizelos, qui a jugé que la question de l'échange de dette était à présent devenue la partie la plus facile des négociations, a également confirmé qu'une réunion des chefs politiques du gouvernement se tiendrait samedi pour tenter de les rallier aux réformes exigées par les bailleurs de fonds. (Natalie Huet et Wilfrid Exbrayat pour le service français)