HANOVRE, Allemagne, 28 novembre (Reuters) - Le parti allemand anti-immigration Alternative für Deutschland (AfD), en congrès annuel à Hanovre, a appelé samedi à la démission d'Angela Merkel pour avoir ouvert en septembre les frontières allemandes aux migrants et réfugiés.

"Démissionne, Merkel, tu peux le faire", a lancé Frauke Petry, la co-dirigeante de l'AfD, en détournant le "Wir schaffen das" (Nous pouvons le faire) lancé par la chancelière à ceux qui doutaient que l'Allemagne pouvait accueillir ces migrants.

Devant quelque 600 délégués de l'AfD réunis à Hanovre, Petry a affirmé que la décision prise à la fin de l'été par Merkel était antidémocratique.

Pour la co-dirigeante du parti, l'afflux incontrôlé de demandeurs d'asile a accru le risque d'attentats comparables aux attaques du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et aux abords du Stade de France, à Saint-Denis.

Le congrès de Hanovre intervient alors que le parti a de nouveau le vent en poupe, poussé par la crise des réfugiés. L'AfD, désormais dirigée Frauke Petry et Jörg Meuthen, est créditée de 10,5% des intentions de vote dans une enquête INSA, ce qui en fait la troisième force politique du pays derrière ley bloc chrétien démocrate de Merkel et les sociaux-démocrates du SPD, mais devant les Verts. (voir )

L'AfD a pourtant évité de peu l'implosion en juillet à la suite de rivalités personnelles et du départ de son fondateur, Bernd Lucke, qui a dénoncé une dérive xénophobe d'un parti initialement créé en 2013 contre les plans de renflouement des pays en crise financière de la zone euro. L'AfD avait chuté à 3% dans les sondages d'intentions de vote avant de se redresser à la faveur de la crise des migrants.

Dans un document présenté à Hanovre pour faire face à ce qu'il qualifie de "chaos de l'asile", l'AfD prône de renvoyer les demandeurs d'asile syriens et irakiens passés par des "pays tiers considérés comme sûrs", comme la Turquie ou le Liban.

Les demandeurs d'asile incapables de produire des documents d'identité seraient aussi mécaniquement expulsés. Quant à l'examen des dossiers, il serait ramené à 48 heures. (Joseph Nasr; Henri-Pierre André pour le service français)