Sur les marchés actions occidentaux hier, la palette allait du rouge vif du CAC40 français à -1,39% au vert clair du Nasdaq 100 américain à +0,15%. La séance a en quelque sorte rééquilibré les petits écarts entrevus la semaine précédente. L'Europe a perdu une partie du terrain accumulé pendant que les Etats-Unis gommaient ou presque leurs légères pertes hebdomadaires. L'ambiance est clairement à l'attentisme en attendant que la banque centrale américaine dégaine demain soir un statu quo sur ses taux (c'est presque sûr, on en parle après), des prévisions économiques mises à jour et un discours toujours offensif sur la lutte contre l'inflation (c'est presque sûr aussi).

Un mot quand même de la baisse supérieure à la moyenne du CAC40 hier. L'indice parisien a largement été pénalisé par la chute vertigineuse de la Société Générale, qui a perdu 12% après avoir dévoilé un plan stratégique décevant. Il y a un peu d'excès là-dedans, mais on peut quand même dire que le nouveau directeur général, Slawomir Krupa, a totalement foiré son entrée en scène. Les investisseurs et les analystes ont été surpris par la faible croissance envisagée par la banque d'ici 2026. Mais on peut raisonnablement se demander s'ils n'étaient pas à côté de la plaque et si la SocGen n'est tout simplement pas en train d'envoyer un message à tout le marché : ne vous attendez pas à des étincelles sur les deux ou trois exercices qui viennent si les taux directeurs restent durablement élevés.

Les taux justement, je vais en parler juste après en rebondissant – encore - sur les prix pétroliers. "La réduction de la production de pétrole ne fait pas monter les prix", a estimé hier le ministre saoudien de l'énergie. Ce genre de déclaration engage surtout ceux qui y croient, un peu comme quand un agrochimiste explique que le glyphosate n'est pas dangereux pour l'homme ou quand un ancien président américain affirme que, bien sûr que non, il n'a pas couché avec la stagiaire de la Maison Blanche. Donc les cours du pétrole monteraient parce que la croissance chinoise est atone, parce que l'économie américaine atterrit et parce que l'activité européenne est étranglée par des taux directeurs élevés ? Probablement pas, évidemment, mais la réalité derrière ce boniment est lourde de conséquences puisque les prix de l'énergie sont à l'origine de la plupart des coûts supportés par les ménages, les collectivités et les entreprises. Vous voyez où je veux en venir… La remontée du prix du baril en direction des 100 USD est un casse-tête de plus pour la politique monétaire. Le Brent effleure 95 USD ce matin, après 30% de hausse en six mois. Pour les collectionneurs de statistiques historiques, sa dernière incursion au-dessus de 100 USD datait de la fin août 2022. Et pour les amateurs de musique, voilà deux titres très pétroliers : un truc pour les anciens avec des lits qui crament et un autre plus récent qui serait une sorte de critique de l'intervention russe en Ukraine.

Je me mouille à peine en annonçant que la Fed mentionnera la situation du marché pétrolier en marge de la décision de politique monétaire qu'elle prendra demain. Sans doute pour justifier une approche toujours vigilante de la situation inflationniste. Le choix qui sera opéré mercredi ne fait presque aucun doute : les contrats à terme montrent qu'un statu quo sur les taux de la banque centrale américaine recueille 99% des suffrages. L'enjeu se reporte surtout sur les réunions du 1er novembre et du 13 décembre. Pour l'heure, le marché ne voit pas les taux bouger de leur fourchette actuelle (5,25 à 5,50%). La Fed doit publier son fameux "diagramme en pointillés", enfin fameux dans les milieux autorisés disons, qui est censé donner quelques indications sur la politique monétaire à court terme. Si ce diagramme est plus favorable que prévu à une autre hausse de taux, et si Jerome Powell utilise la flambée des cours pétroliers pour durcir son discours, le curseur pourrait un peu se déplacer et faire perdre une certaine forme d'insouciance dans laquelle vivent actuellement les marchés actions.

Ah et puisque je parle ce matin de trucs négatifs, à croire que je me suis levé de mauvais poil, le compte à rebours de la Fed coïncide avec le retour des interrogations sur le budget fédéral, qui étaient un peu passées à la trappe la semaine dernière. Le congrès des Etats-Unis doit en effet s'accorder d'ici la fin du mois sur les dépenses publiques. En cas d'échec, il y aurait un shutdown, soit la fermeture de certaines administrations non-essentielles. L'histoire montre que ces épisodes font plus vendre de papier qu'ils n'ont d'impact sur l'économie. Mais ils constituent des phases de désordre et renforcent la polarisation de la vie politique américaine, qui se débrouille généralement assez bien en la matière sans avoir à passer par le psychodrame du shutdown.

Fermé hier pour un jour férié, le marché japonais reprend en baisse de 1% ce matin du côté du Nikkei 225. La Chine continentale et Hong Kong sont orientés en léger repli. Les nouvelles relativement positives en provenance des promoteurs Country Garden et Sunac China n'ont pas vraiment déridé les investisseurs. La Corée du Sud et l'Inde perdent 0,4 à 0,5% en séance, tandis que l'Australie a clôturé en baisse de 0,4%. Rien de bien enthousiasmant donc, avec le maintien d'une posture prudente avant de savoir à quelle sauce Wall Street sera cuisiné par la Fed demain. Les indicateurs avancés européens sont hésitants, en dépit de la baisse marquée qui s'est installée hier et qui a tranché avec la clôture vert clair des indices américains. Le CAC40 perdait 0,4% à 7247 points peu après l'ouverture. Le SMI rendait -0,4% également, à 11 044 points.

Les temps forts économiques du jour

La journée débutera avec l'indice des prix à la consommation en zone euro (11h00). Plus tard, aux Etats-Unis, les permis de construire et les mises en chantier seront disponibles à 14h30. Tout l'agenda ici.

L'euro se négocie 1,0684 USD. L'once d'or atteint 1932 USD. Le pétrole reprend sa marche en avant, avec un Brent de Mer du Nord à 94,83 USD le baril et un brut léger américain WTI à 92,41 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans recule légèrement à 4,31%. Le bitcoin s'échange 26 740 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adyen : DZ Bank maintient sa recommandation de vente avec un objectif de cours réduit de 850 EUR à 600 EUR.
  • Air France-KLM : Barclays maintient sa recommandation à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 26 EUR à 22 EUR.
  • Assa Abloy : Jefferies maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours relevé de 250 de 265 SEK.
  • Barclays : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 270 à 230 GBX.
  • Barry Callebaut : Deutsche Bank maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 2300 à 1900 CHF.
  • Bonheur : DNB Markets démarre le suivi à l'achat avec un objectif de cours de 305 NOK.
  • Brenntag : JP Morgan maintient sa recommandation de souspondérer avec un objectif de cours relevé de 66 à 72 EUR.
  • DNB Bank : SEB Bank passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours de 224 NOK.
  • EL.EN : Berenberg maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 15,30 EUR à 11,50 EUR.
  • EasyJet : Barclays maintient sa recommandation à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 620 à 550 GBX.
  • Fevertree Drinks : Jefferies maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 1150 à 1350 GBX.
  • Galp Energia : AlphaValue maintient sa recommandation alléger et relève l'objectif de cours de 12,60 EUR à 15 EUR.
  • HMS Networks : DNB Markets maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 500 à 475 SEK.
  • IMCD : JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 142 EUR à 120 EUR.
  • International Consolidated Airlines : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 245 à 230 GBX.
  • Kering : DZ Bank maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 530 à 475 EUR.
  • Lloyds Banking Group : HSBC maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours réduit de 5300 à 4700 GBX.
  • Lonza : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 648 à 636 CHF.
  • Moncler : HSBC maintient sa recommandation à l'achat et réduit l'objectif de cours de 77 EUR à 74 EUR.
  • Natwest : HSBC passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 340 à 260 GBX.
  • NOS : Société Générale démarre le suivi à l'achat avec un objectif de cours de 4,20 EUR.
  • Pennon : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 900 à 800 GBX.
  • Ryanair : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 24,25 à 23 EUR.
  • S4 Capital : Citi maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours de 325 à 250 GBX.
  • Severn Trent : Goldman Sachs maintient sa recommandation de vente avec un objectif de cours relevé de 2184 à 2364 GBX.
  • SMCP : Société Générale maintient sa recommandation à l'achat avec un objectif de cours réduit de 12,80 à 11,40 EUR.
  • Smiths Group : Goldman Sachs maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 2240 à 2180 GBX.
  • Société Générale : Barclays maintient sa recommandation pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 30 EUR à 26 EUR. Morgan Stanley maintient sa recommandation surpondérer avec un objectif de cours réduit de 35 EUR à 32 EUR.
  • Swiss Life : HSBC maintient sa recommandation conserver avec un objectif de cours relevé de 585 à 605 CHF.
  • TGS : DNB Markets passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 170 NOK à 155 NOK.
  • United Utilities : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 947 à 1143 GBX.
  • Volkswagen : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 150 EUR.
  • Wizz Air : Barclays maintient sa recommandation souspondérer avec un objectif de cours réduit de 2150 à 1800 GBX.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Thales et Hitachi ont progressé de manière "significative" vers la finalisation de la cession de l'activité Ground Transportation Systems (GTS) de Thales au Japonais.
  • Le bras de fer continue entre Stellantis et les syndicats aux Etats-Unis.
  • La fréquentation des aéroports du réseau Vinci Airports (Vinci) progresse de 21,1% en août.
  • Le trafic total du groupe Aéroports de Paris en hausse de 13,6% en août.
  • Rallye, la maison-mère de Casino, dépose un recours contre la lourde amende infligée par l'AMF. Casino qui a annoncé être parvenu à un accord de principe avec un nouveau groupe de créanciers qui n'étaient pas concernés par le premier accord annoncé en juillet portant sur la restructuration de sa dette. La période de conciliation pourrait être étendue au 25 octobre.
  • Dékuple prend une participation majoritaire dans l'agence conseil Le Nouveau Bélier.
  • Enrx et Roctool associent leur expertise pour l’électrification des moules à l’échelle mondiale.
  • Sword signe un partenariat mondial avec l'AMA.
  • Biophytis annonce que la HAS veut davantage de données d'efficacité sur Sarconeos dans le traitement des formes sévères de Covid-19. Un nouveau dépôt est prévu au T1 2024.
  • Phaxiam étend son portefeuille de phages à une nouvelle cible bactérienne résistante et agressive, Klebsiella pneumoniae.
  • AB Science précise que la décision du CHMP de l'EMA concernant la demande d'autorisation de mise sur le marché du masitinib dans la SLA est attendue au cours du premier trimestre 2024.
  • Elles ont publié / Elles doivent publier : ABC Arbitrage, Actia, Adocia, Groupe Airwell, Afyren, Streamwide

Dans le vaste monde

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Banco Santander lance une vaste réorganisation de ses activités.
  • Kingfisher réduit ses prévisions de bénéfices en raison de la baisse des ventes en Pologne et en France.
  • TUI confirme ses prévisions pour l'exercice 2023 grâce à de fortes réservations pour l'été et l'hiver.
  • Tesla et l'Arabie saoudite ont entamé des discussions en vue de construire une usine de fabrication de véhicules électriques dans le pays.
  • Instacart fixe son prix d'introduction à 30 dollars, dans le haut des prévisions
  • Klaviyo (ce qui me donne l'occasion de constater que la prononciation en français ressemble à un vieux mollard) relève la fourchette de prix de son introduction en bourse de "25 à 27 USD" et "27 à 29 USD" et vise une valorisation de 9 milliards de dollars.
  • La directrice des opérations d'Ulta Beauty devient présidente.
  • La PDG de Stora Enso quitte son poste, remplacée par Hans Sohlstrom.
  • RWE recevra 332 M€ de compensation du gouvernement néerlandais pour avoir limité l'utilisation du charbon.
  • Amazon envisage d'embaucher le chef de produit de Microsoft qui quitte son poste.
  • Skanska vend la première phase de son projet de bureaux en Hongrie pour 100 M€.
  • S&P a relevé la note crédit d'Alimentation Couche-Tard de BBB à BBB+.
  • Les principales publications du jour : Autozone, Ocado, Kingfisher, Hargreaves Lansdown, TUI, RenishawTout l'agenda ici.

Lectures