À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,32% (17,07 points) à 5.293,65 points après avoir gagné jusqu'à 0,54% dans la première heure d'échanges. A Londres, le Footsie a perdu 0,68% et à Francfort, le Dax a cédé 0,58% alors qu'il avait inscrit en matinée un record.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,53%, le FTSEurofirst 300 0,54% et le Stoxx 600 0,7%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones reculant de 0,07% et le Nasdaq de 0,47%.

Le pétrole était alors en forte baisse, au plus bas depuis sept mois: le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cédait 2,69% à 43,01 dollars le baril, au plus bas depuis la mi-novembre, et le Brent 2,34% à 45,81 dollars.

Le marché pétrolier s'inquiète des signes d'augmentation de la production en Libye et au Nigeria, qui vont à l'encontre des efforts de discipline de l'Opep et d'autres grands pays producteurs.

En Bourse, l'indice Stoxx européen du pétrole et du gaz a cédé 2,18% et celui des autres matières premières 3,08% avec la baisse de plus de 1% des cours du cuivre et du nickel.

Le groupe minier Antofagasta (-4,67%) figure parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, les pétroliers Eni (-2,01%) et Total (-1,32%) parmi les reculs les plus marqués de l'EuroStoxx 50 sur la journée.

"L'augmentation du programme d'exportations nigérian pour août et le bond de la production pétrolière libyenne devraient mettre les cours sous pression à court terme", commente Tamas Varga, analyste senior de PVM Oil Associates à Londres. "Si les statistiques pétrolières américaines de cette semaine sont mauvaises, on pourrait tester les 45 dollars sur le Brent."

A la hausse, Danone a pris 1,44%, la meilleure performance du CAC, porté comme la veille par une note d'analyse soulignant son statut de cible potentielle pour de grandes multinationales comme Kraft Heinz, PepsiCo ou Coca-Cola.

Sur le marché des changes, la livre sterling évolue au plus bas depuis plus de deux mois, en recul de 0,87% face au dollar à 1,2621 et de 0,7% face à l'euro, qui remonte à 0,8812 livre.

Dans sa première intervention publique depuis la réunion de la Banque d'Angleterre (BoE) de jeudi dernier, lors de laquelle trois membres du Comité de politique monétaire ont voté pour une hausse de taux, Mark Carney a jugé que ce n'était "pas le moment" de relever le coût du crédit.

Ses propos ont aussi fait reculer fortement les rendements courts des emprunts d'Etat britanniques, qui avaient profité du communiqué de politique monétaire de la semaine dernière.

Du côté de la Fed au contraire, Eric Rosengren, le président de l'antenne régionale de Boston de la banque centrale américaine, a déclaré que les taux bas engendraient des risques pour la stabilité financière et que cet élément devait être pris en compte dans les débats de politique monétaire.

Lundi déjà, William Dudley, son homologue de New York, avait estimé que la remontée des salaires devrait favoriser celle de l'inflation, laissant entendre que les indicateurs mitigés des dernières semaines ne remettaient pas en cause la politique de relèvement graduel des taux.

Le dollar s'apprécie de 0,3% face à un panier de devises de référence et l'euro revient sous 1,1125 dollar, au plus bas depuis le 30 mai.

(Marc Angrand, avec Christopher Johnson à Londres, édité par Bertrand Boucey)