Mardi 03
janvier
Le point hebdo de l'investisseur
intro En roue libre durant la trêve des confiseurs, les places européennes ont poursuivi leur ascension en l'absence d'actualité majeure. Bon nombre d'opérateurs avaient déserté les marchés en cette période de fête, ce qui explique la faiblesse des volumes constatés sur les dernières séances de l'année. 2017 démarre sur une note d'optimisme, avec les banques et l'automobile.
Indices

Sur la semaine écoulée, exception faite de l'IBEX qui a cédé 0.17%, tous les indices européens ont progressé. Le DAX a gagné 0.27%, le CAC40 0.47% et le Footsie 0.7%. Pour les pays périphériques, c'est la Grèce qui a signé la meilleure performance (+2.1%) suivie par le Portugal (+0.94%).
A contre courant, on retrouve les indices américains qui ont subi quelques prises de bénéfices. Le DOW JONES a perdu 0.86%, le S&P500 1.1% alors que le NASDAQ COMPOSITE recule de 1.5%.
Le Nikkei, qui avait fortement rebondi depuis les élections américaines, cède également 1.6% la semaine passée.
Matières premières

L’ensemble des matières premières conforte la tendance haussière, à l’image des contrats sur le pétrole qui démarrent l’exercice 2017 sur des points hauts de 15 mois. Le Brent cote 56 USD et le WTI se négocie à 54 USD le baril.
Le CRB demeure, par conséquent, sur une zone haute aidée par ce secteur de l’énergie (voir graphique).
Les métaux précieux réagissent différemment. L’or regagne quelques dollars à 1160 USD l’once, mais, a contrario, l’argent reste bloqué sous les 16 USD l’once. Les perspectives de normalisation d’inflation et l’hégémonie du dollar pèsent sur l’ensemble du compartiment des métaux « refuges ».


Graphique du CRB

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Le CRB : A l'aube d'une prochaine accélération au-delà des 200 points
Marchés actions

Le luxe au plus haut (voir graphique).
Contrairement à beaucoup de valeurs de croissance, les actions du luxe se sont bien comportées. Elles terminent même l’année 2106 sur des records historiques. Cette envolée des valorisations s’explique en partie par la baisse de l'euro qui favorise les prix à l’exportation et l’espérance d'une reprise des ventes en Asie.
L’évolution démographique des régions les moins riches de la Chine et le ciblage d’une clientèle moyenne gamme, avec des produits plus adaptés, laissent une vaste marge de progression pour une croissance supplémentaire du secteur.


Quelques valeurs du Luxe en France

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Marché obligataire

Les taux longs auront finalement mis fin à leur déclin en 2016. La tendance s’est véritablement dessinée à compter de septembre, avec la décision de la Banque du Japon de durcir sa politique monétaire puis les rumeurs d’un éventuel « tapering » de la BCE (réduction des rachats d’actifs) et enfin l’élection du candidat Trump.
Ainsi, les obligations d’Etat à 10 ans ont connu des performances de +15% pour le Japon, +10.5% pour les Pays-Bas ou la Belgique, +9.6% pour le Bund et l’OAT français à +8.7%. La référence italienne, handicapée par les craintes sur ses banques et son référendum de fin d’année affiche une performance à peine positive de 0.7%.
A ce titre, en termes de rendements, le T-Bond à 10 ans est passé de 1.87% (jour de l’élection américaine) à 2.3% en une semaine, soit son plus gros rallye depuis la crise financière de 2008. Ce dernier semble s’être stabilisé en oscillant désormais autour des 2.5% depuis près de deux semaines. En Europe, le Bund n’évolue guère, à 0.25% contre 0.3% auparavant. Dans la même optique, l’OAT stagne à 0.75%. Pas plus de mouvement à noter du coté des pays périphériques, avec un taux italien toujours à 1.8% et le taux espagnol à 1.4%.
Marché des changes

La domination de dollar reprend intensément. Les écarts sont d’ailleurs significatifs sur les différentes parités. L’EUR/USD tombe sous les 1.04 et l’explosion du billet face au yen pousse la parité à 118 yens. En effet, la monnaie japonaise, dans un climat global de détente, subit de fortes ventes de la part des cambistes, ce qui génère une avancée substantielle du Nikkei qui a repris plus de 20% depuis son point bas de novembre 2016.
L’euro restera sous surveillance sur les premiers mois 2017, avec les différentes échéances politiques qui pourraient fragiliser davantage la monnaie unique.

Evolution du dollar index

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Sur un pic en année glissante
Statistiques économiques

Après les dernières échéances des banquiers centraux européens et américains, la fin d’année 2016 aura été peu animée en statistiques. Les quelques publications américaines ont fait état d’une amélioration que ce soit l’indice Case-Shiller (5.1%) et la confiance des consommateurs (113.7 contre 109 attendu). Seules les promesses de ventes de maisons pour novembre ont fortement diminué à -2.5%.

Pour la semaine à venir, les marchés seront attentifs, en Europe, au PMI services, à l’indice des prix à la consommation mais surtout au compte rendu de réunion de politique monétaire de la BCE ce jeudi. Outre-Atlantique, ce sont les minutes du FOMC qui retiendront l’intérêt des opérateurs mercredi. Il conviendra de noter également la publication de l'enquête ADP, de l’indice ISM services, des créations d'emplois non agricoles et du taux de chômage.
2017 débute avec de grandes espérances

Les investisseurs ont largement réagi aux perspectives de relance annoncées par Donald Trump. Ces annonces constituent le pari de ce début d’année, période souvent pleine d’espoirs, d'autant plus que la baisse des impôts des entreprises anticipée entraîne mécaniquement la valorisation des sociétés cotées américaines.
Si cette euphorie a déjà largement poussé les cours à la hausse, elle pourrait tout de même perdurer grâce à la dynamique actuelle jusqu'à la fin au mois de janvier, date des premières interventions concrètes du nouveau responsable américain.
Les perspectives de normalisation de l’inflation, avec l’impulsion des matières premières et la trajectoire des salaires américains devraient permettre un redressement progressif des rendements et la confirmation de l’hégémonie du billet vert. C’est dans ce contexte macroéconomique, avec toujours les incertitudes liées à la Chine, que les actions devront évoluer, un véritable challenge pour les gérants… comme c’est d'ailleurs le cas chaque année!