Lundi 30
octobre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont pour la plupart signé de nouveaux records la semaine dernière, à la faveur du maintien de la politique monétaire accommodante de la BCE et des bons résultats de sociétés des deux côtés de l’Atlantique. La tendance a notamment été soutenue par les valeurs technologiques, le luxe et les pétrolières.
Les indices marquent néanmoins une pause en ce début de semaine, dans l'attente de nombreux rendez-vous majeurs.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est le NIKKEI qui a enregistré la meilleure performance hebdomadaire (+2.57%), revenant désormais dans la zone des 22000 points. La Chine a, pour sa part, engrangé 1.12%.
Aux Etats-Unis, la séance de vendredi permet aux trois indices de terminer dans le vert. Le S&P500 a gagné 0.23%, le DOW JONES 0.45% et le NASDAQ100 perfome de 1.71% (+2.91% sur la dernière séance).
En Europe, les performances sont plus mitigées. Le CAC40 s'adjuge 2.27%, le DAX gagne 1.74% et le Portugal 0.68%. Le Foostie a, en revanche, perdu 0.24% avec l'enlisement des pourparlers au sujet du Brexit, l'IBEX recule de 0.25% avec la situation problématique de la Catologne.
Athène ferme la marche (-1.33%), malgré le déboursement de 800 millions d’euros jeudi dans le cadre du plan d’aide à la Grèce.

Expulsion graphique du CAC40, en données journalières

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La sortie haussière s'est réalisée franchement sans pullback.
Matières premières

Les cours pétroliers se sont nettement appréciés sous l’effet d’une croissance américaine plus solide que prévu. Celle-ci s’est établie à 3% contre un consensus de 2.6%, sous-entendant une demande encore vigoureuse pour l’or noir. En parallèle, l’offre américaine de pétrole, appréciable à travers le nombre de puits de forage en activité, donne des signes de stabilisation. Le Brent termine ainsi la semaine au plus haut depuis juillet 2015 et se paye le luxe de franchir la barre des 60 USD.
Le prix des métaux précieux est resté relativement stable cette semaine. L’or n’a pratiquement pas évolué et termine la semaine sur son niveau de lundi dernier à 1373 USD l’once, tandis que l’argent abandonne 0.8% à 16.81 USD.
Le compartiment des métaux de base a subi une séquence de prises de bénéfices, suite à l’imposition de droits antidumping sur l’aluminium chinois. Les droits imposés par les Etats-Unis s'échelonneront de 96.81% à 162.24% et devront être confirmés dans une décision finale qui sera rendue en février prochain. La Chine a fait part de son mécontentement et appelle l’administration américaine à revenir en arrière. Dans ce contexte, le cuivre perd 1.8% en séquence hebdomadaire à 6831 USD la tonne.
Le cours des matières premières agricoles a globalement été affecté par le renforcement du dollar, qui a atteint son plus haut niveau depuis le mois de juillet.
Marchés actions

STM, dans la mouvance d’Apple

Apple rit, tout son écosystème s’embellit. La marque à la pomme tousse et ses sous-traitants commencent à trembler.
Les récents propos de la direction de Cupertino sur « la demande hors normes [...] de l’iPhone X » ont fait exploser les valorisations des sociétés qui participent à la fabrication de l’appareil.
C’est le cas de STMicroelectronics qui engrange des gains de manière exponentielle. Les statistiques font rêver tous les gérants : 84% de hausse depuis le début d’année et 150% sur un an glissant. Le leader mondial du marché des semi-conducteurs avait récemment intégré le CAC40, en septembre de cette année.

Evolution du titre STM

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Marché obligataire

La tension s’exerce à nouveau sur le TBond aux Etats-Unis, avec un rendement de base à 2.40 %, confirmant qu’il se situe dans une séquence de progression soutenue (voir graphique).
A contrario, la stabilité des taux obligatoires domine en Europe, avec le Bund à 0.38% et l’OAT à 0.79%. L’Italie et surtout l’Espagne, malgré la situation politique, ne subissent aucune pression, avec des références à dix ans qui se situent à respectivement 1.90% et 1.51%.
Seul, le Royaume-Uni voit son emprunt obligataire progresser de 5 points de base à 1.35%.

Graphique du TBond

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Marché des changes

La monnaie unique a perdu du terrain face au dollar, affectée par la décision de la BCE de poursuivre pour neuf mois son programme de rachat d’actifs destiné à soutenir l’économie. Les cambistes mettent ainsi cette donnée en perspective, avec le potentiel relèvement des taux de la FED dès le mois de décembre. L’euro recule ainsi de 1.3% face au billet vert pour se traiter à 1.163 USD.
Par ailleurs, l’euro consolide face au yen et face au franc suisse, à respectivement 132 JPY et 1.16 CHF.
Statistiques économiques

Aux Etats-Unis la semaine dernière, l’indice PMI flash manufacturier et celui des services ont battu le consensus, tout comme les commandes de biens durables, les ventes de logements neufs, et le PIB trimestriel. A l’inverse, les inscriptions au chômage et l’indice du Michigan sont restés identiques aux prévisions et les promesses de ventes de logements ont déçu. Enfin, les stocks pétroliers ont légèrement augmenté, avec 0.9 million de barils (contre -2.6M attendu).
En Europe, la BCE a prolongé son programme d’achat de titres en passant de 60 milliards d’euros mensuel à 30 milliards d’euros, à partir de janvier 2018 et ce, jusqu'en septembre prochain.

De nombreuses statistiques seront dévoilées cette semaine outre-Atlantique, comme l’indice du Conference Board, les indices ISM manufacturier et services ainsi que les créations d’emplois non agricoles ADP. Mercredi, la Fed dévoilera sa décision sur les taux. Enfin, les Etats-Unis partageront les commandes à l’industrie et le rapport mensuel sur l'emploi vendredi.
Du côté de la zone euro, nous prendrons connaissance de l’indice des prix à la consommation, du rapport préliminaire sur l’inflation et de la croissance du troisième trimestre.
Amplification des séquences de progression en Europe

Les marchés européens, en sommeil depuis plusieurs mois, sont enfin parvenus à se dégager de leurs zones de blocage, pour connaitre quelques accélérations. Certes, ces avancées groupées ont été déclenchées par la décision de la BCE de garder inchangées ses mesures non conventionnelles, politique qui favorise les liquidités et par conséquent la hausse des actions.
En parallèle, la hausse des indices américains, au zénith, reste soutenue par des résultats trimestriels qualitatifs et des perspectives sur les GAFAs qui les propulsent à des valorisations historiques.
Où se trouve la vérité ? Ces espérances anticipent-elles une réalité économique ou sommes-nous dans une exubérance des marchés ? Les banques centrales jouent gros dans leur prochaine normalisation monétaire.