Lundi 18
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro Profitant des bonnes statistiques américaines et des nouveaux records absolus à Wall-Street, les places européennes ont nettement progressé la semaine dernière. Elles marquent néanmoins une pause en ce début de semaine, dans la perspective d’une attitude prudente des banques centrales (BCE, BoE et BoJ) dans les semaines à venir.
Indices

Le grand gagnant fut le Nikkei, avec une performance hebdomadaire de 9.2%, dans le sillage de la forte baisse du yen. La Chine a, pour sa part, gagné 2.2%.
En Europe, les progressions sont assez homogènes. La France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne engrangent en moyenne 4.3% alors que la Grèce se valorise de 3.8% et le Portugal de 2.4%.
Outre-Atlantique, le DOW JONES et le S&P500 ont enchaîné les records historiques et gagnent respectivement 2% et 1.5%. Le NASDAQ COMPOSITE grimpe également de 1.45%.


Graphique du NIKKEI

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L'indice japonais rejoint une oblique baissière qui, en cas de dépassement, pourrait générer une nouvelle accélération.
Matières premières

L’ensemble des matières premières connait des trajectoires divergentes le tout sans grande amplitude. L’or se replie logiquement à 1340 USD l’once ainsi que l’argent et le platine, alors que le pétrole se stabilise à 46 USD sur les deux contrats majeurs.
Ce sont les métaux servant à l’industrie qui repartent à la hausse, avec l’étain, le zinc, le nickel, l’aluminium qui signent des plus hauts d’un an. La résilience du PIB chinois constitue le moteur à la reprise des cours.
Le prix du coton s'est envolé cette semaine (+15% à 74 USD la balle de 230 kgs), avec un zénith de deux ans, suite au rapport mensuel du gouvernement américain qui a encouragé les achats spéculatifs, en tablant sur une offre moindre que prévu (voir graphique).


Graphique du coton

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Les prix du coton sortent d'un large trend horizontal.
Marchés actions

Le bal des publications est ouvert et ce sont les valeurs bancaires américaines qui ont donné le ton. Des chiffres principalement meilleurs que prévu sont ressortis et c'est JP Morgan qui affiche le plus de robustesse. Le relais sera pris cette semaine par les entreprises technologiques à l’image de Yahoo, IBM, Netflix ou encore Intel qui feront leur point trimestriel.
En France, parmi les grands groupes qui doivent publier, il faudra suivre Hermès, Publicis ou encore Thalès au cours des séances de jeudi et vendredi.

Liste des publications : (USA + de 50 milliards de dollars)

Liste des publications : (France + de 5 milliards de dollars)
Marché obligataire

Les spreads entre pays Core et périphériques se resserrent. En effet, le taux de référence à 10 ans allemand remonte à -0.03% (contre -0.17%). Ce dernier est d’ailleurs brièvement revenu en territoire positif au cours de la semaine passée. L’OAT progresse également à 0.2%.
Pour les pays du Sud, la référence grecque reste inchangée à 7.6% pour la 3ème semaine consécutive. Le taux espagnol s’établit à 1.2% (contre 1.16% précédemment) et le taux italien reste stable à 1.2% également.
Enfin, aux Etats-Unis, le rendement de l’obligation augmente légèrement à 1.56% contre 1.39% précédemment.
Marché des changes

Les cambistes ont logiquement pris leurs bénéfices sur le yen, avec des ventes massives face aux principales devises. Les amplitudes restent significatives, à l’image de l’euro qui progresse de 111 à 116.5 yens (voir graphique) et du dollar qui a évolué énergiquement de 100 à 105.5 yens.
La livre sterling s’est reprise, avec des écarts positifs face au billet vert (+400 points) à 1.33 GBP et face à la monnaie unique (+300 points) à 0.83 GBP.
En parallèle à ces grands mouvements, l’EUR/USD affiche une relative stabilité, au-dessus des 1.10 USD.


EUR / JPY

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La reprise énergique de la parité euro/yen devrait perdurer jusqu'à 120 jpy.
Statistiques économiques

La quasi-totalité des indicateurs économiques publiés concernait les Etats-Unis. Il s’agit de bons chiffres pour la plupart (production industrielle, chômage hebdomadaire, ventes de détails). En fin de semaine, l’indice de confiance du Michigan est cependant ressorti largement sous les attentes (89.5 contre 93.7) alors que l’unique statistique européenne était conforme au consensus (inflation de 0.1%).
Le calendrier s’inversera lors de cette séquence hebdomadaire, avec un programme étoffé en Europe (indice ZEW, réunion de la BCE, indices PMI) mais allégé aux Etats-Unis (chiffres immobiliers mardi et indice Philly Fed jeudi).
L’Europe ne peut suivre le rythme des US

Les marchés ont repris des couleurs depuis le creux du Brexit. Cette reprise boursière ne doit pas cacher les risques et les craintes que peut engendrer une Europe politiquement affaiblie.
Économiquement, les investisseurs vont rester concentrés sur les publications des sociétés du premier semestre et surtout les perspectives affichées par les dirigeants de ces mêmes sociétés, jusqu'à fin 2016.
Le secteur bancaire risque de souffrir encore, avec la situation des taux négatifs et sans la progression des banques, il sera difficile pour l’indice français de poursuivre son avancée. Les actions européennes resteront volatiles tout au long de cette phase estivale, même si les indices américains veulent percer de nouveaux plus hauts, libérés à court terme de la pression d’une normalisation des taux.