Lundi 08
février
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont corrigé la semaine dernière dans un contexte de craintes persistantes au sujet du ralentissement économique mondial. Les financières, les pétrolières et les valeurs automobiles ont une nouvelle fois payé le plus lourd tribu, la hausse de l’euro ayant, par ailleurs, pesé sur les valeurs exportatrices.
L’aversion au risque reste particulièrement importante en ce début de semaine.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est la Chine qui signe la plus faible baisse (-1%). Toutes les autres places financières ont subi de lourds dégagements. En Europe, le Footsie a cédé 3.9%, le CAC40 4.9% et le DAX -5.2%. Concernant les pays périphériques, les replis sont encore plus significatifs : le Portugal a perdu 3.1%, l'Italie 7.5% et la Grèce 8.8%.
Aux Etats-Unis, le NASDAQ100 enregistre une perte hebdomadaire de 6%. Le DOW JONES a, pour sa part, cédé 1.6% et le S&P500 3.1%.


Indice Grec

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L'indice grec évolue actuellement sur des plus bas de 25 ans.
Matières premières

La baisse du billet vert a profité à plusieurs compartiments sensibles, comme le pétrole qui a repris quelques dollars par baril, le WTI cote 33 USD et le Brent se négocie proche des 34 USD.
Les métaux précieux réalisent également des reprises, à l'image de l’or qui cote près de 1200 USD (voir graphique) ou de l’argent qui revient sur les 15.5 USD l’once. L’ensemble des matières servant à l’industrie, comme le zinc et le cuivre (+15%), connaissent aussi des progressions hebdomadaires à l’intérieur de tendance primaire négative.


L'or

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Le métal doré revient au contact d'une oblique baissière de long terme.
Marchés actions

Le fait marquant de la semaine a été la publication d’Alphabet, +14% de son chiffre d’affaires et 16 milliards de bénéfice net. Le titre s’est même offert le luxe de détrôner pendant quelques heures Apple de sa place de première capitalisation boursière.
Les pétrolières ont déçu (Exxon Mobil) ainsi que le secteur des compagnies aériennes (Delta Air Lines). Dans les technos, Linkedin a décroché de près de 44%.

Les investisseurs attendront les publications de plus de 60 sociétés sur la séquence hebdomadaire avec principalement Walt Disney, Goodyear, Werstern Union, Viacom, Coca-Cola, Time Warner, Cisco, Expedia ou Tripadvisor..


Publications américaines :
Sociétés de plus de 50 milliards de dollars

Publications françaises :
Sociétés de plus de 5 milliards d'euros
Marché obligataire

Les courbes des rendements des emprunts à 10 ans ont tendance à s’aplatir ces dernières semaines, déprimées par une croissance et une inflation défaillantes. Ainsi pour les pays « Core », le bund s’inscrit désormais à 0.25% contre 0.34% alors que l’OAT s'affiche à 0.60% contre 0.65%. A contrario, les rendements obligataires des pays périphériques remontent fortement, avec le taux espagnol qui augmente de 20 points à 1.72%. La référence italienne se tend également à 1.64% (+21 points), en raison des difficultés du secteur bancaire toujours en toile de fond.

Aux Etats-Unis, le taux obligataire continue à se détendre passant de 1.93% à 1.80%.
Marché des changes

Le fait marquant réside incontestablement dans la baisse du dollar face à toutes ses contreparties. La parité EUR / USD a donc profité de la faiblesse du billet vert pour passer de 1.08 à 1.12 USD. Les statistiques médiocres outre-Atlantique, dans leur ensemble, ont pesé sur la monnaie américaine. Les mêmes écarts se retrouvent face à la livre sterling à 1.46, et face au yen +400 points de base (en passant de 121 à 117 yens). La monnaie unique poursuit sa remontée également face à la livre sterling à 0.77 GBP (voir graphique) et contre le franc suisse à 1.12 CHF.

Evolution de l'EUR/GBP

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Statistiques économiques

Un programme léger en statistiques cette semaine avec principalement, l’intervention de la présidente de la FED mercredi et le chiffre des ventes au détail vendredi. En Europe, seule la publication du PIB retiendra l’attention des investisseurs.

Outre-Atlantique, les chiffres sont ressortis très majoritairement décevants (PMI manufacturier, dépenses de construction, indice ISM, variation stocks de pétrole ou encore inscriptions aux allocations chômage, l’emploi agricole et la balance commerciale). Seuls le taux de chômage apparaît positif en passant sous la barre symbolique des 5% et l’ADP (205K contre 195K attendu). Les bonnes surprises de la semaine viennent finalement de l’Europe, avec un taux de chômage en diminution à 10.4% ou encore un PMI manufacturier finissant à l’équilibre (52.3).
La Chine vous souhaite une bonne année

Le marché action aborde 2016 avec un pessimisme extrême. L’environnement justifie en partie les dégagements violents sur certains secteurs. Le pétrole pourrait entraîner l’économie américaine en récession, les banques se fragilisent avec la durabilité des taux bas, et bien sûr, la Chine qui voit ses réserves de change se réduire comme une peau de chagrin à force de maintenir l’ancrage du yuan au dollar. Le passage à la nouvelle année chinoise, placée sous le signe du singe, s’opère dans un climat économique délicat.
Les investisseurs préfèrent s’orienter momentanément sur les actifs sans risque, générant des arbitrages en défaveur des actions. Les marchés européens retrouvent leurs plus bas annuels, niveaux tests pour vérifier la solidité de la zone actuelle (4000/4080 points sur le CAC, 8950/9000 points sur le Dax).