Lundi 04
septembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro En dépit des tensions géopolitiques avec la Corée du Nord et des données décevantes concernant l'emploi aux Etats-Unis, les principales places boursières ont progressé la semaine dernière. L'attentisme semble de mise ce lundi, dans l'attente de précisions sur la politique monétaire européenne.
Indices

Ce sont une fois de plus les indices américains qui ont enregistré les meilleures performances hebdomadaires, portés notamment par la faiblesse du billet vert et la révision à la hausse de la croissance américaine. Le DOW JONES a gagné 0.8%, le S&P500 1.37% et le NASDAQ100 s'est adjugé 2.84%, inscrivant ainsi un nouveau record historique en clôture hebdomadaire.

En Europe, les principaux indices ont également gagné du terrain, exception faite de l'Allemagne et du Portugal qui perdent 0.2%. Le CAC40 a progressé de 0.37%, après un trou d'air sous les 5000 points. Le Footsie engrange 0.5%, tout comme l'indice italien.
En Asie, le Nikkei a progressé de 1.23% et la Chine de 1%.

Comparaison entre l'EuroStoxx50 et le S&P500 en euro

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Retraité en euro, le S&P500 devient moins performant que l'EuroStoxx50, ceci depuis le résultat du premier tour des élections présidentielles françaises.
Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One s'est très bien comporté gagnant 1.27% sur la semaine. Notre sélection a bénéficié de la hausse de Ashtead, plus forte avancée du Stoxx Europe 600 Net Return ainsi que de la bonne tenue de Lufthansa, Deutz, Norsk Hydro et Koening. Notre surperformance se situe au plus haut et le fonds sur ses sommets, dans un contexte de poursuite de la consolidation horizontale, dictée principalement par les monnaies.
Alors que les tensions géopolitiques s'enveniment chaque semaine un peu plus, les opérateurs semblent particulièrement sereins. Une chose est certaine, il est impossible de se couvrir contre la fin du monde. Autant éliminer ce scénario.
Matières premières

L’ouragan Houston, désormais rétrogradé en tempête tropicale, entraîne toujours une interruption de la production pétrolière située dans le Golfe du Mexique, représentant environ 5.5% de l’offre américaine. Pour autant, les cours pétroliers sont restés relativement stables sur la semaine écoulée. Le baril de WTI a ainsi perdu 0.8% à 47.3 USD.

Le compartiment des métaux précieux a été vivement recherché, les opérateurs tentant de se couvrir contre une montée des tensions géopolitiques découlant des provocations de la Corée du Nord. L’or et l’argent tirent donc profit d’une montée de l’aversion au risque. Le métal jaune a progressé de 2.2% à 1321 USD tandis que l’argent s’est adjugé 3.8% à 17.7 USD l’once.

Les métaux de base ont globalement entamé un mouvement de consolidation, qui s’avère légitime au regard de leur parcours. Le cuivre recule ainsi légèrement de 0.3% à 6776 USD. Seul le nickel poursuit son appréciation en gagnant près de 3% en glissement hebdomadaire à 12000 USD.
Les cours du maïs, du blé et du soja ont nettement progressé cette semaine à Chicago, en amorçant un rebond technique après avoir beaucoup baissé cet été sur fond de récoltes prolifiques. Le cours du blé a évolué de 5% à 420 cents le boisseau.


Graphique du blé

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Marchés actions

Carrefour : "l’optimisme" battu en brèche

Les statistiques boursières sont désastreuses sur la société emblématique de la grande distribution. On parle bien ici du numéro un européen et numéro deux mondial, avec son slogan "j’optimisme". Et pourtant, la chute n’en finit pas de s’accentuer. Les -15% sur la semaine écoulée portent la dégradation de l’action à -27% depuis le début d’année, la moins bonne performance des composantes du CAC 40.
Dans un contexte de défiance, la société a connu la plus forte séance baissière de son histoire (-13.1% et 27 millions de titres échangés contre une moyenne quotidienne d’environ 3 millions), suite au profit warning de son nouveau président Alexandre Bompard.
Les deux priorités de la nouvelle direction s’identifient dans la revalorisation de son parc immobilier et le développent du digital, véritables challenges pour les mois à venir.
Marché obligataire

La détente continue sur le marché obligataire malgré les tensions géopolitiques avec la Corée du Nord. Aux Etats-Unis, le TBond s’affiche à 2.16% sans grand changement.

On retrouve cette même stabilité sur les rendements en Europe avec le Bund à 0.36% et l'OAT française à 0.67%. Les pays méditerranéens connaissent aussi une baisse de leur référence à 10 ans, à l’image de la Grèce qui voit son taux revenir sur 5.4%.
Seule la Suisse garde un rendement négatif sur la même échéance à -0.20%, toujours dans l’intérêt pour la BNS de contrôler la trajectoire haussière de sa devise.
Marché des changes

L’euro se stabilise face au dollar, à l’issue d’une semaine caractérisée par une déception du côté de l’emploi américain. Les créations d’emplois ont effectivement légèrement baissé en août aux Etats-Unis, faisant craindre un rythme moins soutenu de hausse des taux de la Fed.
Par ailleurs, la monnaie unique consolide face au franc suisse à 1.14 CHF et face à la devise nippone à 130 JPY.
Statistiques économiques

La semaine dernière aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs, le PIB trimestriel et l’indice PMI manufacturier étaient supérieurs aux consensus. Les stocks de pétrole se sont repliés de 5.4 millions de barils et enfin, les chiffres concernant l’emploi étaient décevants, avec un taux de chômage plus élevé que prévu (-4.4%), des créations d’emplois non agricoles et un salaire horaire moyen inférieurs aux attentes. Du côté de la zone euro, l’indice des prix à la consommation a dépassé les attentes alors que le taux de chômage et l’indice PMI manufacturier étaient identiques au consensus.

Cette semaine outre-Atlantique seront dévoilées les commandes à l’industrie, la balance commerciale, l’indice PMI non manufacturier de l’ISM, ainsi que les inscriptions au chômage et les stocks de pétrole. En zone euro, nous prendrons connaissance de l’indice PMI des services et de la décision de la BCE, jeudi et de la conférence de presse de Mario Draghi.


Indice PMI manufacturier américain

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La rentrée et les attentes

Les investisseurs restent concentrés sur les futures décisions des banquiers centraux qui doivent prochainement affiner leur politique monétaire. Après le récent sommet de Jackson Hole, ils devraient sortir de leur silence pour détailler leurs intentions. Afin de fourbir leurs armes, les dirigeants de ces grandes institutions bancaires surveillent les différents agrégats macroéconomiques et notamment l’évolution du taux d’inflation.

En attendant, la rentrée se fait dans le calme, les marchés terminent l’épisode estival par une longue répétition des cours. Les indices font du surplace depuis 5 mois même si entre temps l’Europe a fait des plus hauts de 5% supérieurs aux cours actuels, ce qui n’est pas le cas des indices américains qui en sont proches. Aucune consolidation verticale n’est venue mettre le doute chez les investisseurs.
L’automne proposera-t-il un environnement boursier aussi conciliant que ces derniers mois, marqués par une forte chaleur, qui ne s’est toutefois pas propagée sur les marchés actions.