Lundi 03
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro Rattrapées par les craintes d’un durcissement prochain de la politique monétaire de la BCE, qui a engendré une forte poussée de la monnaie unique, les places financières ont cédé du terrain la semaine dernière.
Elles profitent aujourd’hui de quelques achats à bon compte dans l’attente du coup d’envoi de la saison des résultats en milieu de mois.
Indices

Sur la semaine écoulée, ce sont le CAC40 et le DAX qui ont enregistré les plus fortes baisses en Europe, avec des pertes respectives de 2.76% et 3.21%. Le Footsie a, pour sa part, perdu 1.5%. L'Espagne a reculé de 1.75%, l'Italie cède 1.2% et le Portugal 0.92%.

Aux Etats-Unis, le DOW JONES et le S&P500 ont consolidé de 0.21% et 0.61% alors que le NASDAQ100 perd 2.69%.

En Asie, le Nikkei s'effrite de 0.49% contrairement à la Chine qui évolue à contre courant, avec un gain hebdomadaire de 1.1%.
 
Fonds EUROPA ONE

Nous avons assisté à une première semaine compliquée pour les marchés depuis longtemps. La consolidation horizontale a laissé place à la correction pour la plupart des secteurs sauf pour les valeurs financières, uniques gagnantes de la semaine. Les valeurs bancaires qui sous-performent depuis le début d'année ont en effet largement profité aux Etats Unis de résultats jugés positifs suite à une série de stress tests. La FED a d'autre part approuvé sans réserve les plans de rémunération des actionnaires ouvrant la voie à des programmes de rachat d'actions, ce qu'a d'ailleurs immédiatement annoncé JPMorgan, le tout, sur front d'une probable poursuite de la hausse des taux directeurs.

Hormis les valeurs financières, largement représentées dans les indices, l'immense majorité de la cote a été pénalisée que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. Les valeurs technologiques, les secteurs cycliques et les secteurs fortement endettés ont affiché les plus forts replis.

Dans ce contexte et alors que l'Euro s'appréciait fortement contre la plupart des devises, le fonds Europa One faiblement exposé aux secteurs financiers et investi à hauteur de 15% en valeurs technologiques a abandonné un point de surperformance sur son indice de référence.

 
Matières premières

Les cours pétroliers ont amorcé un puissant rebond la semaine dernière, le WTI a ainsi gagné près de 3 dollars en données hebdomadaires à 46 USD. Malgré une légère hausse des stocks américains, la phase de reprise technique s’est amplifiée en fin de semaine, largement portée par une baisse du nombre de foreuses en activité aux Etats-Unis, une première depuis le début de l’année.

Malgré le repli des principaux indices mondiaux, l’or et l’argent ont signé une performance hebdomadaire négative. Le caractère refuge de ces métaux précieux n’a pas été recherché par les opérateurs. La relique barbare abandonne finalement 1,7% à 1235 USD l’once, tandis que l’argent perd 0,8% à 16,55 USD.

L’ensemble du compartiment des métaux non ferreux a profité de la faiblesse du dollar en s’adjugeant près de 2% sur la semaine écoulée (voir graphique).

Enfin, la plupart des soft commodities ont inscrit une performance positive. La mauvaise météo a affecté la qualité des blés de printemps semés aux Etats-Unis, tandis que le coton a été soutenu par de bons chiffres des exportations US. Les cours du blé se sont ainsi envolés de 11,5% pour dépasser le seuil des 500 cents le boisseau, tandis que le coton gagne 5,7% à 75,3 cents.


Graphique du cuivre, de l'aluminium et du nickel

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Marchés actions

Air France met en place sa stratégie offensive et reprend régulièrement de l’altitude.
Le groupe aérien vient de franchir « le mur du son », avec une envolée de plus de 140% depuis le début d’année. Cette statistique inimaginable, il y a encore un an, provient d’un brusque retournement de la rentabilité du groupe, grâce à l’intensification de ses économies et une amélioration des recettes unitaires par passager.
Le plan « Trust Together » montre beaucoup de cohérence, ce dernier prévoit notamment la création d’une compagnie long courrier à bas prix sans être low-cost. Les analystes ont, un par un, relevé leur objectif de cours, passant consensuellement de 5.17 euros à 9.86 euros en 4 mois (voir graphique).


Evolution de l'objectif de cours d'Air France

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Marché obligataire

Les tensions persistent sur le marché des taux avec un resserrement des spreads en Europe.
Le Bund et l’OAT voient leur taux de rendement se reprendre intensément à respectivement 0.45 % et 0.80 % contre des baisses pour les références des pays latins comme l’Italie (2.11%) l’Espagne (1.47%) et le Portugal (2.95%).
De même, le Royaume-Uni (1.2%) et les Etats-Unis (2.31%) n’échappent pas à la tendance de hausse des taux à 10 ans.


Taux de la BCE et de la Fed

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La divergence se vérifie depuis plusieurs mois entre le taux directeur de la Fed et celui de la BCE, le premier étant souvent précurseur du mouvement.
Marché des changes

La monnaie unique s’est extraite par le haut de sa zone de congestion pour atteindre de nouveaux plus haut annuels face au dollar, vers 1,145 USD. Les cambistes ont pris acte des propos de M. Draghi, optimiste quant aux perspectives économiques de la zone euro ainsi que sur la dissipation des risques déflationnistes. L’échéance du début du resserrement monétaire en Europe fait donc l’objet de toutes les spéculations. Par ailleurs, la monnaie unique progresse face au franc suisse et face au yen à respectivement 1,09 CHF et 128 JPY.

Le billet vert a aussi perdu du terrain face à la livre, qui s’est hissée à 1,30 USD. La devise britannique a effectivement été soutenue par les propos du gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui s’est montré en faveur d’un relèvement plus rapide des taux directeurs.
Statistiques économiques

La semaine dernière aux Etats-Unis, l’indice de confiance de la Conference Board a été meilleur qu’attendu (118.9 contre 116.1), tout comme l’indice du Michigan et la croissance du premier trimestre (1.4% contre 1.2%). A l’inverse, les promesses de ventes de logements et les inscriptions au chômage ont déçu (respectivement -0.8% et 244K). En Europe, l’indice des prix à la consommation fut meilleur qu’attendu (1.3%).

Les marchés sont fermés demain du côté des Etats-Unis en raison de la journée de l’Indépendance. Seront dévoilés cette semaine outre-Atlantique l’indice PMI manufacturier de l’ISM, les commandes à l’industrie et les créations d’emplois non agricoles ADP. Sont également attendus, les inscriptions hebdomadaires au chômage, les stocks de pétrole brut, le salaire moyen et enfin le taux de chômage.
Du côté de la zone euro, nous connaîtrons l’indice PMI manufacturier, le taux de chômage, les prix à la production et l’indice PMI des services. Enfin, la BCE publiera son compte-rendu de réunion de politique monétaire.

A noter que le forum annuel de la Banque Centrale Européenne ayant eu lieu à Sintra, au Portugal, cette semaine, s’est terminé sur une touche d’optimisme, replaçant l’investissement, l’innovation et la croissance sur le devant de la scène et balayant les inquiétudes liées au Brexit et à la crise.
Le marché obligataire ne devrait pas trop impacter les actions

Le comportement des banques centrales ainsi que leurs discours ont soudainement créé du stress sur le marché de taux. Les rendements à 10 ans ont connu, sur cette courte séquence hebdomadaire, une tension qui n'a pas été observée depuis longtemps. Les investisseurs peuvent, légitimement, se poser la question des conséquences du relèvement de la courbe des taux sur le marché des actions.

Dans un premier temps, l’engagement d’une reprise des taux longs doit bénéficier aux actions, suite aux sorties de capitaux des obligations au profit de ces dernières. C’est à moyen terme que l’impact sur les indices actions pourra se vérifier mais en fonction seulement de la durée du mouvement et du niveau sensiblement élevé des taux.

Cette nouvelle situation générerait, à ce moment-là, des arbitrages inverses au profit des obligations « corporate » et emprunts d’états.
Par conséquent, la tendance positive sur les indices ne devrait pas être trop sensible, à court terme, à la nouvelle donne qui s’installe sur les taux longs.