Lundi 11
décembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places boursières ont, pour la plupart, progressé la semaine dernière, portées par le rebond des valeurs financières, suite à l’accord sur les règles de Bale III, finalement moins contraignantes pour les banques. La tendance a également été soutenue vendredi par les bons chiffres concernant l’emploi aux Etats-Unis, avec un taux de chômage qui se maintient à 4.1%, son plus bas niveau depuis 17 ans et 228K créations de postes contre 198K attendu.
L’attentisme prévaut ce lundi, avant les décisions de la Fed, de la BoE et de la BCE sur les taux.
Indices

Sur la semaine écoulée, c'est l'Italie qui a enregistré la meilleure performance hebdomadaire, toute zone géographique confondue. Elle progresse de 3.02%, avec sa forte pondération en valeurs bancaires. L'Espagne a ensuite progressé de 2.34%, suivie de l'Allemagne qui s'adjuge 2.27%. Le CAC40 et le Footsie engrangent respectivement 1.55% et 1.28% alors que l'indice portugais gagne difficilement 0.18%.
Aux Etats-Unis, le DOW-JONES a grappillé 0.4%, le S&P500 0.35% et le NASDAQ100 0.11%.
En Asie, le Nikkei s'effrite de 0.03% alors que la Chine perd 0.8%.
Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One affiche une hausse de 1.15% sur la semaine, très légèrement en dessous de notre benchmark. Nos positions sur Compagnie des Alpes, Euronext, Valeo et Ashtead se sont très bien comportées cette semaine avec des hausses de l'ordre de 5%. A la baisse, nos positions les plus en gain ont sousperformé et subi des prises de bénéfices telles que Siltronics, MGI Coutier et BE Semiconductor. Rien d'inquiétant. Le fonds dont la collecte s'est accélérée ces derniers mois dispose désormais de 18.5M€ d'actifs sous gestion.
Matières premières

Les cours pétroliers se sont légèrement dépréciés cette semaine, impactés une nouvelle fois par la robustesse de la production américaine. Le nombre de puits de pétrole en activité a effectivement progressé, soit la cinquième hausse hebdomadaire consécutive. Pour autant, les opérateurs tentent de se rassurer comme ils peuvent en accordant du crédit à d'autres nouvelles, telles que la bonne tenue des importations chinoises, des menaces de grèves au Nigéria, ou encore une fuite de pétrole en mer du Nord. Le WTI se négocie ainsi autour de 57 USD le baril.

Les métaux précieux sortent définitivement des radars des opérateurs, plombés par les nouveaux records de Wall-Street. Les investisseurs sont enclins à prendre des risques et semblent attaquer la fin de l'année avec sérénité. L'or perd 2% à 1250 USD (voir graphique), tandis que l'argent lâche 3% à 15.85 USD l'once.
Le segment des métaux industriels a souffert cette semaine alors que le marché reste extrêmement attentif à la situation économique de la Chine, principal catalyseur des cours des métaux ferreux. Le cuivre abandonne près de 3.5% à 6540 USD la tonne.

Graphique de l'or

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La configuration de l'or s'affaiblit sur le court terme.
Marchés actions

Steinhoff : de la discrétion au scandale

L’action du distributeur sud-africain, société fondée en 1964 et cotée en bourse depuis 2015, vient de perdre plus de 80% de sa valeur en bourse, soit plus de 11 milliards d’euros.
La holding, numéro 2 de la distribution de meubles en Europe, fut créée en Allemagne à une époque où le monde était divisé en deux blocs. Elle se fournissait à bas prix à l’Est pour revendre à l’Ouest.

L’entreprise, présente aujourd’hui dans trente pays, avec des enseignes connues comme Conforama (vendue de PPR), est accusée d’avoir falsifié ses comptes, suite à un excès de croissance externe et d’endettement. Le groupe, dont la notoriété restait discrète, s’était lancé dans la bataille contre la Fnac pour le contrôle de Darty, bataille, par ailleurs, perdue en avril 2006.
Dans cette affaire, les institutionnels étaient largement présents. Les fonds de pension domestiques avaient massivement investi sur la société et même la BCE avait souscrit à un emprunt de 800 millions d’euros en raison d’un bon rendement, proche de 2%.


Effondrement du titre Steinhoff

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Marché obligataire

C’est le mode détente qui domine le marché des emprunts souverains. Mis à part aux Etats-Unis où le 10 ans se stabilise à 2.37%, l’ensemble des références internationales se situe en baisse sur la séquence des 5 derniers jours.
En Europe, le Bund passe sous les 0.30% et l’OAT française à 0.62%. La tendance se confirme également pour les pays du sud, avec l’Italie qui baisse de 7 points de base à 1.63% ainsi que le Portugal à 1.76%. La Grèce voit son taux baisser significativement aussi de 80 points de base à 4.42%, un plus bas de 8 ans.


Taux grec à 10 ans

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Retour à une certaine normalité sur le taux grec à 10 ans.
Marché des changes

La monnaie unique recule face au dollar, l'échéance de la prochaine hausse des taux de la Fed se rapprochant à grand pas. Les solides créations d'emplois aux Etats-Unis ont renforcé ce mouvement et ce, malgré une hausse modérée des salaires. L'euro se traite ainsi actuellement en dessous de la ligne des 1.18 USD.
Par ailleurs, la monnaie unique s'apprécie face au yen et se stabilise face au franc suisse à respectivement 133 JPY et 1.167 CHF.
Statistiques économiques

La semaine passée aux Etats-Unis, l’indice ISM non manufacturier était moins bon que prévu et les stocks de pétrole se sont repliés de 5.6 millions de barils (contre -3.2M prévu). Les créations d’emplois ADP et le taux de chômage se sont révélés identiques aux attentes, alors que le salaire horaire moyen fut moins bon qu’anticipé (0.2% contre 0.3%).
Le PIB trimestriel de la zone euro était conforme aux attentes à +0.6%, tout comme l’indice PMI des services (56.2). Les ventes au détail, quant à elles, sont ressorties inférieures sous le consensus.

Côté outre-Atlantique, nous prendrons connaissance cette semaine de l’indice des prix à la production et à la consommation, des stocks de pétrole, des taux d’intérêt, des ventes au détail, des inscriptions au chômage et des prix à l’importation. Enfin, le marché américain clôturera la semaine avec le taux d’utilisation des capacités, la production industrielle et l’indice de la Fed de New York.
En Europe sont attendus, l’indice allemand ZEW, les indices flash PMI manufacturier et de services et le niveau des taux d’intérêt.
Les investisseurs déjà en mode Fed de Noël

Les semaines se suivent et se ressemblent sur les indices européens, enfermés dans une configuration de latéralisation graphique. Les opérateurs semblent plus préoccupés par leurs achats de Noël ou à commenter le parcours sans fin du Bitcoin que par des initiatives d’investissements en actions. Le projet de réforme fiscale américaine est aussi régulièrement évoqué dans les commentaires des experts mais ces perceptives de baisse d'impôts ne profitent que localement, entraînant les actions américaines sur des niveaux historiques.
Certes, la croissance bénéficiaire se généralise sur l’ensemble de la planète mais il faudra suivre cette semaine les différents PMI, déjà élevés et bien sûr, la FED qui devrait modifier ses taux et affiner son calendrier pour 2018. De quoi reconcentrer les investisseurs sur leurs écrans quelques heures avant les fêtes de fin d’année.