Lundi 05
décembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Malgré les nouveaux records de Wall-Street et l’envolée des cours du pétrole, conséquence de l’accord conclu entre les membres de l’OPEP pour réduire la production et soutenir les prix, la quasi intégralité des places financières ont cédé du terrain au cours de la dernière séquence hebdomadaire.
Elles reprennent des couleurs ce lundi, après un début de séance négatif, suite à la défaite de Mattéo Renzi au référendum italien sur la réforme constitutionnelle.
Indices

Exception faite de l'indice italien qui a récupéré 3.5%, tous les indices européens ont cédé du terrain la semaine passée. Le CAC40 a perdu 0.47%, le Footsie 1.6% et le DAX 1.74%. Dans la même lignée, l'Espagne a cédé 0.78%, la Grèce et le Portugal 1.5%.
Outre-Atlantique, les grands indices ont signé de nouveaux records historiques mais clôturent en ordre dispersé, pénalisés par les valeurs technologiques. Le DOW JONES s'adjuge 0.1% alors que le S&P500 recule de 1%. Le NASDAQ COMPOSITE a, quant à lui, cédé 2.65%.
En Asie, les mouvements demeurent peu significatifs, à l'image du Nikkei qui gagne 0.25% ou de l'indice chinois qui cède 0.55%.

 
Fonds EUROPA ONE

Sur la semaine écoulée, sans exposition en valeurs énergétiques (+2.6% de progression sectorielle), le fonds Europa One n’a pu profiter de la bonne dynamique initiée par ce secteur. Pour sa part, notre indice de référence le Stoxx Europe 600 Net Return aura abandonné près de 0.9% (1), en raison des tensions sur les banques européennes avant le référendum italien de dimanche dernier. Le fonds a donc logiquement légèrement sous-performé cet indice. Cependant, rapporté au mois de novembre, c’est une performance d’environ 2.65% (2) engrangée par Europa One contre seulement 0.7% (2) par les concurrents de sa catégorie Morningstar « Actions Europe Grandes Cap / Mixtes».

Au cours de cette semaine échue, la meilleure performance est à mettre au crédit de la société américaine d’assurance santé UnitedHealth Group avec près de 5.2% de gain enregistré suite à la publication de prévisions de résultats supérieures aux attentes pour l’année à venir. Plus largement, notre fonds reste toujours soutenu par ses valeurs qualitatives norvégiennes telles que Borregaard Asa (+3.3%) et Leroy Seafood Group (+2.28%), preuve d’un stock picking payant.
Matières premières

Entraîné par les prix du pétrole, l’indice global des matières premières progresse à nouveau à 192 points contre 188 la semaine précédente. En effet, les contrats sur le Brent (54 USD le baril) et le WTI (52 USD) ont littéralement flambé, avec plus de 10% de gain, suite à l’accord des pays exportateurs sur la limitation de la production.
En contrepartie, les métaux précieux restent sans brillance, à l’image de l’or qui se négocie sous les 1180 USD l’once et l’argent vers 16.80 USD.
A signaler, la violente chute des prix sur le cacao. Ce dernier se trouve à un plus bas de 3 ans à 2400 USD la tonne à New York, en raison d'une offre abondante en Côte d’ivoire.


Forte poussé du WTI

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La reprise des prix du WTI se veut dynamique mais limitée au trend horizontal.
Marchés actions

Les banques transalpines se retrouvent dans une situation délicate. Le secteur s’est dévalorisé de plus 48% en 2016 à la bourse de Milan, en raison notamment de la lourdeur des créances douteuses qui atteignent 360 milliards d’euros, soit un tiers de la zone euro.
La croissance faible du pays depuis 5 ans fragilise l’économie nationale et par conséquent, les établissements de crédit. La plus ancienne banque du monde, la Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a vu sa capitalisation fondre de 85% depuis le début d’année (voir graphique) et doit mettre en place une augmentation de capital vitale. Le « non » au référendum pourrait effectivement entraver ses projets de refinancement.
De plus, le secteur tout en entier affiche une grande exposition à l’évolution du coût de la dette transalpine car détenue majoritairement par ces mêmes établissements de crédit.

Monte dei Paschi di Siena (BPMS)

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Marché obligataire

Le marché obligataire revient à la normalité ces derniers jours. Un calme relatif semble intervenir actuellement, avec notamment un taux à 10 ans américain avoisinant les 2.4% contre 2.3% la semaine passée.
En Europe, le rendement allemand reprend un peu de vigueur à 0.35% contre 0.2% alors que l’OAT stagne à 0.78%. Pour les pays périphériques, ces derniers restent stables à 1.58% pour l’Espagne et 2% pour l’Italie malgré le résultat du vote populaire de dimanche. Finalement, seul le rendement grec continue sa baisse à 6.3% dorénavant (son plus bas niveau depuis plus de deux ans) contre 6.8% encore la semaine passée.
Marché des changes

La volatilité domine fortement le marché des devises, avec l’EUR/USD qui est tombé momentanément vers 1.05 USD mais qui trouve un point d’équilibre malgré les difficultés politiques en Italie. En effet, la monnaie européenne s’est affaiblie globalement face à toutes ses contreparties.
Le mouvement baissier touche aussi le yen qui décroche face à toutes les devises. Les parcours sont rapides, comme sur le GBP/JPY qui passe de 127 à 144 yens en quelques séances (voir graphique). La devise anglaise reprend également du terrain face au dollar, avec plus de 300 points de base de progression.


Graphique du GBP/JPY

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Forte relance de la livre sterling face au yen, intensifiée par un pull-back sur le support des 139 jpy.
Statistiques économiques

En Europe, si l’indice des prix à la consommation et le PMI manufacturier sont ressortis inchangés et conformes aux attentes, le taux de chômage a, quant à lui, régressé passant de 10% à 9.8%. Outre-Atlantique, les chiffres dévoilés étaient plus conséquents. Tout d’abord avec la publication mardi d’un PIB annualisé supérieur aux estimations (3.2% contre 3%). D’autre part, peuvent être mis en exergue également, la confiance des consommateurs en nette hausse, l'accroissement de la fluctuation de l’emploi (indice ADP), l'indice ISM manufacturier en progression et le taux de chômage en nette baisse (4.6% désormais).

Pour la semaine en cours, la décision de la Banque centrale européenne ainsi que la conférence de presse qui s’en suivra jeudi après-midi sera le principal catalyseur sur les marchés européens. De l’autre côté de l’Atlantique, peu de statistiques hormis les habituelles variations de stocks de pétrole ou encore les inscriptions au chômage. A noter toutefois qu’en Asie, plusieurs statistiques majeures seront dévoilées en Chine, avec notamment la balance commerciale, l’indice des prix à la consommation et l’indice de prix à la production.
Les marchés actions insensibles

Les marchés actions sont comme vaccinés aux risques. Le deuxième semestre aura pu démontrer la robustesse des indices malgré tous les obstacles politiques générateurs d’incertitudes comme très récemment en Italie. Les banques centrales confirment leur hégémonie, à l’image de la BCE qui avait anticipé les résultats de ce dernier référendum transalpin, en annonçant qu’elle pouvait intervenir en cas de besoin. Le filet de sécurité était une nouvelle fois positionné.
Ces fameuses banques centrales clôtureront les rendez-vous 2016 pour les investisseurs avec la BCE qui pourrait maintenir voire élargir son QE et la FED qui devrait, selon toute vraisemblance, normaliser sa politique des taux. Si cette dissonance monétaire renforce au quotidien le dollar, elle ne produit, à ce jour, aucun effet chez les investisseurs : ni l’euphorie d’une nouvelle politique de l’argent facile, ni le stress du renchérissement du coût de la dette outre-Atlantique.
(1) Source Bloomberg. Performances du 28 novembre 2016 au 02 décembre 2016
(2) Source Morningstar. Performances du 28 novembre 2016 au 01 décembre 2016
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures