Lundi 05
mars
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les craintes d’une accélération du rythme de remontée des taux aux Etats-Unis et les annonces protectionnistes de Donald Trump ont suscité de vives inquiétudes la semaine dernière, engendrant de nets dégagements sur les places financières. Quelques achats à bon compte surviennent ce lundi malgré le résultat des élections italiennes qui laisse craindre un blocage politique.
Indices

Sur la semaine écoulée, tous les indices ont cédé du terrain, dans un contexte de retour de l'aversion au risque.
Aux Etats-Unis, c'est le NASDAQ COMPOSITE qui s'en sort le mieux avec une perte hebdomadaire de 1.08%. Le S&P500 a cédé 2.04% et le DOW JONES 3.05%.

En Europe, c'est le Portugal qui fait figure de bon élève, avec un repli de 1.9%. L'Espagne a reculé de 3% et la Grèce a perdu 3.7%. L'Italie chute de 3% et perd près de 1% ce lundi alors que les forces antisytème, eurosceptiques et d'extrême droite ont fait une percée historique lors du scrutin du week-end.
Concernant les grands indices, le Footsie cède 2.4%, le CAC40 3.4% et le DAX 4.6%.

En Asie, le NIKKEI chute de 3.2% avec la remontée du yen et la Chine cède 1.05%.

Indice MSCI World

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L'indice MSCI World, mesurant la performance des marchés boursiers de pays économiquement développés, réalise son premier mois baissier en février, après une série historique de 15 mois haussiers consécutifs.
Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte de repli généralisé, le fonds Europa One a gardé son avance sur son benchmark, le Stoxx Europe 600 Net Return avec une baisse conjointe de -3.6% sur la semaine écoulée. L'ensemble de notre sélection a subi ce mouvement de repli mais quelques dossiers se distinguent néanmoins, tels l’anglais Wizz Air Holdings ou encore Renault suite à de bonnes publications sectorielles.
Matières premières

Rude semaine pour les marchés pétroliers, dont les cours ont plié sous le poids de l’abondante production américaine. L’AIE estime dans un rapport que la production américaine de brut devrait atteindre un niveau inédit de 12,1 mbj en 2023 pour nettement dépasser celle de la Russie, avec ses 11 mbj. Pour autant, l’Agence souligne la solide demande de pétrole, qui devrait croître à un rythme important dans les prochaines années, appelant à davantage d’investissements dans le secteur. Le Brent a ainsi perdu près de 4% à 64.5 USD le baril.

Malgré une semaine marquée par la volatilité, les métaux précieux se sont stabilisés, profitant davantage de la faiblesse du dollar. A ce titre, l’or et l’argent se négocient respectivement autour de 1325 et 16,5 USD l’once.

Alors que D. Trump s’apprête à imposer des taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium, ouvrant la voie à une escalade protectionniste, le prix des métaux de base perd du terrain. L’aluminium cède un peu plus de 2% à 2144 USD la tonne, tandis que le cuivre abandonne près de 3% à 6883 USD.

Concernant les soft commodities, les prix du maïs, du blé et du soja ont nettement progressé, soutenus en grande partie par des conditions météorologiques peu propices aux cultures. En effet, la sécheresse frappe les bassins de production aux Etats-Unis, faisant craindre à des récoltes plus faibles que prévu. Le boisseau de blé gagne à ce titre plus de 8% sur la semaine, à 491 cents.
Marchés actions

L’action Peugeot a réalisé un parcours à « grande vitesse » sur la récente séquence hebdomadaire, avec une avancée de 8.3%. Sa valorisation globale depuis le début d’année se porte à 14.3%, ce qui la place en « pole position » du CAC40, première place partagée avec le titre Airbus.

Les analystes restent confiants sur la marque du lion, avec des réajustements haussiers de cibles. Ces perceptives se vérifient sur les notations Surperformance qui mettent en relief le titre sur des critères de valorisation, de situation financière et de révisions de chiffre d’affaires et de BNA.
2017 restera, donc, l’année des records en termes de ventes de véhicules, de chiffre d’affaires (65.2 milliards, soit une progression de 20.7%) et de résultat net (2.3 milliards d’euros, +11.5%), la marge bénéficiant aussi d’une nette amélioration.


Graphique de Peugeot

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Marché obligataire

Les rendements des emprunts souverains conservent une nervosité patente au gré des anticipations sur l’évolution du rythme de l’inflation et de ses conséquences monétaires.
Aux Etats-Unis, le TBond se négocie à 2.83% (-3 points de base). Cette légère détente se vérifie sur la France, avec l’OAT à 0.88% et l’Allemagne où le Bund se traite sur 0.61%. L’ensemble des titres obligataires européens bénéficie de ce mouvement de repli, à l’image de l’Espagne (1.49%) et de l’Italie (1.99%), malgré son blocage politique.
Marché des changes

L’euro se stabilise face au dollar au terme d’une séquence hebdomadaire agitée. Alors qu’en début de semaine, la monnaie unique perdait du terrain face à un billet vert revigoré par les bonnes données économiques et les commentaires optimistes du nouveau président de la Fed, le dollar a aussitôt perdu ses gains en fin de semaine, lesté par les propos protectionnistes de D. Trump. La parité EUR/USD se traite donc autour des 1.23 USD.
Par ailleurs, l’euro se stabilise face au franc suisse à 1.15 CHF et perd du terrain face au yen à 129 JPY.
Statistiques économiques

Aux Etats-Unis, les données macroéconomiques étaient mitigées la semaine passée. L’indice des prix de l’immobilier, le PIB trimestriel et les données sur l’inflation sont ressorties comme attendu, à respectivement 6.3%, 2.5% et 0.3% alors que les ventes de logements neufs, les commandes de biens durables et l’indice PMI de Chicago étaient inférieurs aux attentes. En revanche, la confiance des consommateurs, les inscriptions au chômage et l’indice PMI manufacturier de l’ISM ont agréablement surpris (voir graphique). Enfin, les stocks de pétrole étaient plus importants que prévu (3.0 millions de barils contre 2.4 millions attendus).

En Europe, l’indice des prix à la consommation, à la production et le taux de chômage ont respecté les consensus des analystes (1.2%, 0.4% et 8.6%).

Cette semaine, nous prendrons connaissance de l’indice ISM services, des stocks de pétrole bruts et du Beige book. Le marché américain clôturera la séance hebdomadaire avec un rapport sur l’emploi dévoilant le taux de chômage, le niveau de salaire horaire moyen et les créations d’emplois non agricoles.
Les investisseurs surveilleront de près la publication des données révisées du PIB trimestriel en zone euro ainsi que du taux d’intérêt directeur de la BCE.


Evolution de l'indice du Conference Board

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Stress en provenance des Etats-Unis

Les indices américains doivent prouver leur capacité à contrer les flux vendeurs. En effet, tant que la situation ne sera pas stabilisée outre-Atlantique, les actions européennes seront pénalisées. Le protectionnisme appliqué par D.Trump constitue, en effet, un point négatif, matérialisant un facteur de stress, se rajoutant au débat sur l’ampleur de l’inflation et ses conséquences monétaires.
Cette période de réflexion se caractérise par le développement de phases d’oscillations rapides et soudaines et, à ce stade de la consolidation globale, aucune identification n’est possible sur la prochaine tendance durable des marchés.