Lundi 30
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places européennes ont repris quelques couleurs la semaine dernière, les bonnes publications de sociétés et la baisse de la monnaie unique ayant contrebalancé les tensions observées sur le marché obligataire. La tendance a également été soutenue par le maintien des taux inchangés par la BCE. Les indices américains ont en revanche cédé du terrain malgré de bonnes statistiques, puisque le passage du taux à 10 ans au-delà des 3% a incité les opérateurs à la prudence.
Indices

Le S&P500 termine ainsi quasi stable (-0.01%), le Nasdaq Composite a cédé 0.37% et le Dow Jones 0.62%.

En Europe, c'est le CAC40 qui signe la meilleure performance hebdomadaire (+1.3%), en grande partie grâce au compartiment du luxe : LVMH (+2.5%), L'Oréal (+5.5%) et Kering (+10.5%), représentant à elles seules plus de 20% de l'indice.
L'indice grec a gagné 1%, l'Espagne 0.42% et l'Allemagne 0.32%.

En Asie, le Nikkei s'est adjugé 1.38%, aidé par la baisse de la monnaie nippone alors que la Chine gagne timidement 0.35%.

Comparaison des indices sur un mois

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Les indices européens confirment leur surperformance face à Wall-Street depuis le début du mois d'avril
Matières premières

Les prix du pétrole se sont stabilisés tout au long de la semaine, les opérateurs étant partagés entre la recrudescence des tensions géopolitiques et la montée de la production américaine. En effet, le marché demeure attentif au dossier iranien, Donald Trump faisant planer le doute quant à sa volonté de réinstaurer des sanctions à l’encontre de Téhéran. En revanche, sans surprise, la production américaine continue de progresser selon les décomptes de Baker Hughes, pour s’établir à 825 puits en activité. A ce titre, le baril de Brent se stabilise autour des 73 USD.

Malgré une stabilisation des rendements américains, le compartiment des métaux précieux a souffert de la reprise du dollar. L’or perd 0.8% à 1324 USD tandis que l’argent abandonne 3.6% à 16.47 USD l’once.
Il en est de même pour les métaux de base, dont l’évolution de prix a été cadrée par celle du dollar sur la dernière séquence hebdomadaire. Le cuivre perd ainsi près de 2% à 2797 USD la tonne métrique.

Du côté de Chicago, la mauvaise récolte des blés d’hiver, qui ont souffert de la sécheresse aux Etats-Unis ont soutenu les prix cette semaine. Selon le dernier rapport de l’USDA, seulement un tiers des récoltes est considéré de qualité « bonne à excellente ». Dans ce contexte, le blé gagne du terrain à 495 cents le boisseau.
Marchés actions

Amazon : Une trajectoire de fusée

Marque leader du E-Commerce, Amazon affiche une série de chiffres à faire tourner la tête.
Déjà son effectif de 566 000 salariés, une population qui grossit de 66% sur un an, lui permet de figurer parmi les cinq plus gros employeurs privés du monde.
Les résultats financiers alimentent l'effervescence sur le titre. Amazon a doublé son bénéfice par rapport à l’année dernière. Sur les trois premiers mois de 2018, la société de Seattle a enregistré un bénéfice net de 1.6 milliard de dollars.

Après une chute du titre liée aux objections de Donald Trump, les investisseurs sont revenus sur le dossier avec les récentes publications pour pousser l’action sur un record historique au-delà des 1600 USD, ce qui valorise la société à plus de 730 milliards dollars, juste derrière l’intouchable Apple.

Le récent test concluant de la compagnie spatiale de Jeff Bezos, avec l’envoi de la fusée Blue Origin, symbolise cette réussite, synonyme de puissance et d’hégémonie.


Graphique exponentiel d'Amazon (sur 20 ans)

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Marché obligataire

Les références obligataires digèrent leur récente poussée de fièvre. En effet, le TBond américain revient en dessous de la barre symbolique des 3%. Cette détente s’explique en partie avec la baisse du prix du pétrole. Elle se vérifie également en Europe, avec le Bund à 0.58% et l’OAT française à 0.80% (voir graphique).
En parallèle, la Grèce voit également le coût de sa dette s’améliorer considérablement, pour revenir à 3.85%, un taux divisé par deux depuis 1 an. Dernier emprunt encore négatif, le 10 ans suisse se situe à -0.05%.


Evolution du taux à 10 ans français (x4 sur un an)

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Marché des changes

La monnaie unique perd du terrain face à un dollar revigoré par de bonnes données macroéconomiques. Le PIB américain a progressé de 2.3% sur le premier trimestre, alors que le consensus des analystes tablait sur une croissance de 2%. Une telle performance sous-entend que l’économie américaine pourrait absorber davantage de hausse des taux directeurs de la Fed, soutenant mécaniquement le billet vert.
La paire EUR/USD se traite ainsi autour de 1.21 USD.
Par ailleurs, l’euro se stabilise face au franc suisse et au yen à respectivement 1.20 CHF et 132 JPY.
Statistiques économiques

Sur la semaine écoulée, les publications macroéconomiques ressortent mitigées en Europe, avec un indice IFO sous les attentes en Allemagne (102.1 contre 102.7 anticipé). L’indice PMI manufacturier était moins bon que prévu en zone euro (56 contre 56.6 attendu) et celui des services légèrement au-dessus des attentes (55 contre 54.8 anticipé). La BCE a, par ailleurs, maintenu ses taux inchangés, indiquant qu’ils devraient rester sur les niveaux actuels au-delà du QE.

Aux Etats-Unis, les statistiques étaient pour la plupart meilleures que prévu (Indices flash PMI manufacturier et services, ventes de logements neufs et existants, commandes de biens durables, indice du conference board et du Michigan, inscriptions au chômage). La première estimation du PIB américain pour le premier trimestre 2018, ressorti à +2.3% contre 2% attendu, constituait le point d’orgue de la semaine.

Cette semaine, aux Etats-Unis, les opérateurs prendront connaissance des indices ISM manufacturiers et services, des commandes industrielles, de l’enquête ADP dans le secteur privé et vendredi du rapport mensuel sur l’emploi américain (taux de chômage anticipé à 4% avec 185K créations de postes). En Europe, outre les données concernant la croissance européenne mercredi, avec également les indices PMI manufacturiers et services, les chiffres concernant l’inflation (PPI et CPI) concentreront l’intérêt des opérateurs.
Un mois d’avril profitable pour l’Europe

Les indices européens souvent « emmenés » par quelques grosses pondérations, auront réalisé des performances de haute volée sur le mois d’avril, période souvent synonyme de hausse sur les marchés. La surperformance affiche un différentiel notoire face aux indices outre-Atlantique. Paris et Milan se placent en tête des avancées avec plus de 6% de gains mensuels, suivis du Dax qui progresse également de 3%.

Cette valorisation globale des actions européennes, tranche avec les références indicielles américaines à l’image du S&P500 qui ne grappille que 1% sur la même séquence temporelle. La remontée du dollar et le conflit commercial avec la Chine expliquent en partie cet écart de performance au profit du Vieux Continent.

A ce jour, les secteurs traditionnels, comme le luxe et le pétrole l’emportent sur les nouvelles technologies. Phase passagère ou mouvement de fond, les prochaines semaines rendront leur verdict.