Des responsables de la BCE étudient différents moyens permettant de faire supporter aux pays les plus faibles de la zone euro tels que la Grèce et le Portugal une part plus importante du coût et du risque d'éventuelles nouvelles mesures de QE, a-t-on appris de sources proches du dossier.

"Les marchés ont plus ou moins entièrement anticipé l'annonce d'un QE au premier trimestre de l'an prochain et s'il y la moindre chose qui semble vouloir mettre des bâtons dans les roues (de cette politique), les marchés doivent le prendre en compte", dit Lorcan Roche Kelly, analyste chez Agenda Research en Irlande. "Cela ne peut pas avoir lieu dans une union monétaire. Soit vous avez une union monétaire, et donc une politique commune, soit vous ne l'avez pas."

La tendance reste néanmoins soutenue, comme à Wall Street, qui progresse légèrement au moment de la clôture européenne, par un vif rebond technique des cours du pétrole, l'espoir d'un apaisement des tensions avec la Russie et sur le rouble, ainsi que la confirmation par la Banque du Japon de son engagement à mener une politique monétaire de soutien massif à la croissance.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,18% à 4.241,65 points. Le Footsie britannique a gagné 1,23%, porté par les valeurs minières, mais le Dax allemand a reculé de 0,25%. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,4% mais le FTSEurofirst 300 a pris 0,36%.

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC a gagné 3,23% et l'EuroStoxx 50 2,41%, dans des marchés dopés par des déclarations jugées rassurantes de la Réserve fédérale américaine mercredi, qui a promis d'être "prudente" dans la remontée des taux et s'est montrée optimiste sur les perspectives de l'économie du pays.

Les secteurs métallurgiques et miniers (+2,2%) et liés à l'énergie (+1,75%) sont arrivés en tête des hausses avec la rebond des cours, alors que la pharmacie (-0,69%) a pesé sur la cote, tirée vers le bas par Roche (-6,34%) qui a subi deux nouveaux revers, dans sa recherche de traitements de la maladie d'Alzheimer et du cancer du sein.

Le baril de Brent est repassé au-dessus des 60 dollars, bénéficiant de rachats de positions courtes après avoir touché un plus bas de près de cinq ans et demi et perdu près de la moitié de sa valeur depuis ses pics de juin.

Ce rebond a favorisé un redressement du rouble, en hausse de 4,5% après ses lourdes chutes dans la semaine malgré un relèvement massif du taux directeur de la banque centrale russe, un mouvement qui affaiblit les banques du pays et fragilise son président Vladimir Poutine.

Le dollar progressait pour la troisième séance d'affilée, porté par les divergences en matière de politique monétaire, avec d'un côté un durcissement de la Fed, de l'autre un assouplissement de la BCE et de la Banque du Japon.

Aux valeurs, Atos a bondi de 6,19% après avoir conclu le rachat des activités informatiques de l'américain Xerox.

A la baisse, Air France-KLM a chuté de 8,08%, plus forte baisse du SBF 120, après son troisième avertissement sur résultats de l'année.

(Avec Marc Jones, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : ATOS, CAC 40, Air France-KLM, DAX, BCE Inc., Euro STOXX 50