BEYROUTH, 5 février (Reuters) - Le gouvernement de Bachar al Assad et ses alliés ne souhaitent pas de solution politique au conflit qui approche de sa cinquième année comme le démontre l'intensification des offensives militaires en Syrie, indique le nouveau chef de file du groupe rebelle Djaïch al Islam, vendredi.

"Le régime et ses alliés ne croient pas à une solution politique", a commenté Issam Bouaïdani dans sa première déclaration à la presse depuis sa prise de fonction.

"La meilleure preuve est qu'ils continuent de bombarder les villes syriennes et imposent des sièges à des centaines de milliers de civils désarmés", a dit Bouaïdani dans un entretien au site de l'opposition Syrian Revolution Network.

Les négociations sous médiation de l'Onu sont dans l'impasse en raison du refus de la délégation de l'opposition d'y prendre part tant que se poursuivent les frappes aériennes russes et l'offensive des troupes pro-Bachar al Assad soutenues par les Iraniens.

Djaïch al Islam (l'Armée de l'islam) est l'une des plus importantes factions rebelles au sein du Haut comité pour les négociations (HCN) soutenu par l'Arabie saoudite et invité à la table des négociations à Genève.

Bouaïdani a pris la tête de ce groupe après la mort de Zahran Allouch tué lors d'une frappe aérienne près de Damas au mois de décembre.

"Si la communauté internationale souhaite sérieusement le succès d'une solution politique, elle doit contenir l'agression russe et iranienne et leur demander de quitter la Syrie", a-t-il dit.

"Le gouvernement syrien aurait rendu son dernier souffle" sans l'intervention de "dernière minute" de la Russie dans le conflit en septembre, a-t-il jugé.

Le dirigeant a précisé que les rebelles continuaient de se battre sur le terrain en dépit du manque de matériels et d'armes, notamment d'armes antichar et antiaériennes.

(Lisa Barrigton; Pierre Sérisier pour le service français)