Patrick Aussannaire,

L'Agefi

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Malgré la révision à la baisse des prévisions de croissance de l'économie britannique par le Fonds monétaire international (>> Foundation Medicine Inc), à un rythme inférieur à celui de la zone euro cette année, les chiffres du produit intérieur brut (PIB) au Royaume-Uni du deuxième trimestre publiés mercredi semblent rassurants.

Si on pouvait craindre une déception, la croissance réelle du PIB est ressortie à un rythme annuel de 1,7% conforme aux attentes du consensus, et proche de celui de 1,8% enregistré en 2016. Si le détail des chiffres n'a pas été publié mercredi, le secteur des services qui représente 79% du PIB britannique a augmenté de 0,5% par rapport au premier trimestre, ajoutant 0,4 point à la croissance trimestrielle de 0,3%, alors qu'il est resté atone sur les 3 premiers mois. Le recul de la livre sterling a en outre pu soutenir le commerce extérieur en ce début d'année.

"Cette estimation est composée à seulement 45% par des données dures, et une révision à la baisse est ainsi toujours possible surtout compte tenu de la forte progression des secteurs des services et de la construction constatée au mois de juin", alerte ING. La croissance britannique est aussi légèrement inférieure à la prévision nowcast de 0,4% fournie par la Banque d'Angleterre (BoE) au mois de juin dernier, avec une chute inquiétante de la production totale de 0,5% au deuxième trimestre.

Le rythme de croissance de l'économie britannique a ralenti à 0,3% sur les six premiers mois de l'année, après celui de 0,6% au semestre précédent. "La croissance négative des salaires réels, avec un taux d'épargne déjà faible, devrait continuer de peser sur la croissance au deuxième semestre", estime RBC Capital Markets.

La BoE publiera son rapport trimestriel sur l'inflation jeudi prochain dans le cadre de la réunion de son Comité de politique monétaire. Si la dernière réunion avait révélé un vote resserré à 5 contre 3 en faveur du statu quo, l'un des membres, Kristin Forbes, ayant voté pour une hausse des taux en juin a depuis été remplacé par Silvana Tenreyro, qui est considérée comme plus "colombe".

Les discours des différents membres de la BoE prononcés depuis ont conduit les marchés à se réajuster, pour ne plus anticiper une première hausse des taux qu'au dernier trimestre de l'année prochaine. "Le point central est que la hausse des salaires reste contenue, et l'inflation, même si elle est supérieure à l'objectif de la BoE, reste comprise dans sa zone de tolérance", explique Liz Martins, économiste chez HSBC.

-Patrick Aussannaire, L'Agefi. ed: ECH - VLV

L'Agefi est propriétaire de l'agence Agefi-Dow Jones