CARACAS, 14 juin (Reuters) - Le gouvernement socialiste vénézuélien a assoupli lundi le programme national d'économie d'énergie en vigueur, en mettant fin à la semaine de travail de deux jours imposée depuis avril à près de trois millions de fonctionnaires.

Grâce à la montée des eaux dans le réservoir de Guri, qui fournit les deux tiers de l'électricité du pays, les fonctionnaires pourront reprendre le travail jusqu'à 13 heures les mercredis, jeudis et vendredis, a annoncé le ministre de l'Electricité, Luis Motta.

Les mesures de rationnement d'électricité le week-end prendront fin également, et les écoles, qui fermaient les vendredis à des fins d'économie d'énergie, seront désormais ouvertes toute la semaine, a ajouté le ministre. "Nous gagnons!", a-t-il clamé sur Twitter.

Les autorités affirment que les mesures de rationnement qui ont été prises ont visé à faire face à la sécheresse de cette année et permis de réduire la consommation d'énergie du pays, qui compte 30 millions d'habitants.

Mais les détracteurs de ces mesures, dont la coalition de l'opposition, ont estimé que fermer les écoles pendant une journée était préjudiciable aux enfants, et que le fait de mettre des fonctionnaires au chômage technique ne résolvait rien dans la mesure où ils utilisaient ailleurs des appareils électriques.

Selon les détracteurs, c'est le gouvernement socialiste qui est responsable des pénuries d'électricité, cela à cause de la corruption, du manque d'investissements et d'une mauvaise gestion du pays, et non pas le phénomène météorologique El Niño.

Les coupures de courant et d'eau potable se sont ajoutées ces derniers mois aux difficultés économiques que rencontrent les Vénézuéliens, confrontés à une inflation galopante mais aussi à des pénuries de denrées comme le lait ou de produits comme les médicaments.

L'opposition souhaite organiser dès cette année un référendum visant à révoquer le président Nicolas Maduro, mais ce dernier a déclaré samedi dernier qu'une telle consultation n'aurait pas lieu avant l'année prochaine. (Diego Ore; Eric Faye pour le service français)